La géothermie est aussi rentable pour les petits projets

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:18

La géothermie est aussi rentable pour les petits projets

Publié le 23/04/2011 à 00:00, mis à jour le 10/05/2011 à 16:18

Une caserne autosuffisante

À Gatineau, trois bâtiments municipaux sont maintenant chauffés et climatisés grâce à l'énergie de la Terre : le centre sportif et deux casernes de pompier, dont celle du secteur de Buckingham.

" L'énergie est déjà là, dans le sol ", explique André Gauthier, coordonnateur de projet au service des infrastructures à la Ville. Mieux : en plus d'être bon marché à long terme, cette énergie est facile à exploiter. " Par exemple, à la caserne de Buckingham, nous avons creusé 10 puits d'un diamètre de six pouces autour du bâtiment, dit M. Gauthier. Cela ne prend pas de place, même en tenant compte de l'espace entre chaque puits. " Et les thermopompes nécessaires sont aussi simples à faire fonctionner que les pompes traditionnelles, ajoute-t-il.

Dans cette caserne, la géothermie chauffe 300 000 pieds cubes l'hiver mais rafraîchit seulement 53 000 pieds cubes l'été. " Nous chauffons tout le bâtiment pendant l'hiver, y compris les garages, alors que nous climatisons seulement les sections habitées l'été ", explique M. Gauthier. Le système est complété par un mur solaire qui, au besoin en hiver, chauffe l'air frais qui arrive de l'extérieur.

Le montant de l'investissement s'élève à 156 000 $ pour le système de géothermie. Les économies réalisées atteignent 23 000 $ par année. Au total, le bâtiment consomme environ 40 % moins d'énergie qu'une caserne traditionnelle et coûte près de deux fois moins cher à chauffer et à climatiser. " La municipalité devrait récupérer son investissement en sept ans ", calcule André Gauthier.

Attention aux belles promesses

L'installation d'un nouvel équipement pour améliorer l'efficacité énergétique peut générer de 5 à 15 % d'économies en moyenne. " Si un fournisseur vous en promet 25 ou 30 %, restez vigilant ; c'est possible, mais c'est plus rare ! " prévient Éric Le Couédic, directeur de la Démarche d'accompagnement industriel en efficacité énergétique à l'Association québécoise pour la maîtrise de l'énergie (AQME).

Les gains d'énergie réels que l'on peut espérer tirer de son investissement dans ce domaine dépendent de nombreux facteurs. Par exemple, l'état général des installations. Dans une usine énergivore, la moindre amélioration a une grosse incidence. À l'inverse, si la consommation d'énergie diminue, les projets en efficacité ont proportionnellement moins d'effets.

L'endroit où la technologie a été testée constitue un autre paramètre important. " Un système d'isolation ne procurera peut-être pas autant d'économies dans le nord du Québec s'il est testé à Montréal ou à Québec ", illustre Mario Boissonneault, chef de service en efficacité énergétique à la firme d'ingénierie Stavibel, de Rouyn-Noranda.

Quelles garanties quant aux économies promises ? " Pour s'assurer que les résultats seront au rendez-vous, on peut exiger, par écrit, de faire un dernier paiement conditionnel aux économies annoncées ", suggère M. Le Couédic.

" Pour savoir si les prévisions d'un consultant sont intéressantes, on les coupe de moitié ", note Christian Cloutier, directeur, exploitation, gisements et environnement, chez DJL Construction. La firme a investi huit millions de dollars au cours des trois dernières années dans l'efficacité énergétique.

Il faut effectuer un suivi des économies réalisées par tout nouveau système pour savoir si les économies promises se sont réalisées, conseille M. Boissonneault. Une autre précaution consiste à demander des recommandations auprès d'anciens clients. Une dernière bonne idée : obtenir l'avis d'organismes indépendants, tels que l'AQME ou l'Agence de l'efficacité énergétique.

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