La face taboue de la Bourse

Publié le 31/08/2013 à 00:00

La face taboue de la Bourse

Publié le 31/08/2013 à 00:00

L'absence des investisseurs institutionnels crée des occasions

Les investisseurs institutionnels ne se basent pas que sur le rendement potentiel pour choisir leurs placements. Ainsi, Cerberus Capital Management a mis en vente le fabricant d'armes Freedom Group le 18 décembre 2012. La société, dont l'un des fusils avait été utilisé par le tireur fou de Sandy Hook, était devenue embarrassante pour le fonds. En outre, le California State Teachers' Retirement System, un important investisseur dans Cerberus, souhaitait alors se dissocier du fabricant d'armes.

Cette distorsion causée par les investisseurs soucieux de se conformer aux normes sociales n'est pas anecdotique. Dans une étude fondée sur l'évolution de 193 titres boursiers de 1926 à 2004, les chercheurs Harrison Hong et Marcin Kacperczyk le confirment. Selon eux, les investisseurs institutionnels détiennent moins de titres liés aux secteurs du vice que de titres d'entreprises traditionnelles. Par conséquent, les entreprises du vice tendent à être sous-évaluées et à préférer se financer par emprunt plutôt qu'en émettant des actions.

Dans les faits, de nombreuses institutions, contrôlant ensemble des sommes colossales, s'engagent à éviter certains secteurs. C'est le cas des investisseurs socialement responsables qui, aux États-Unis seulement, géreraient un actif de 3 070 milliards de dollars américains, selon le Forum for Sustainable and Responsible Investment. Cela équivaut à 12,2 % des capitaux sous gestion au pays. C'est aussi le cas des investisseurs islamiques, qui contrôleraient plus de 1 500 G$ US à l'échelle mondiale, selon Walid Hejazi, qui donne un cours en finance islamique à la Rotman School of Management de l'Université de Toronto.

Cette discrimination affaiblit la demande de titres liés au vice, ce qui crée des occasions de gain intéressant pour les investisseurs moins frileux. «Les titres liés au vice affichent un meilleur rendement, selon notre étude. De plus, ces titres ont tendance à payer des dividendes plus élevés que la moyenne», dit Marcin Kacperczyk, professeur adjoint à la Stern School of Business de l'Université de New York.

Le rendement supérieur des titres du vice, par conséquent, pourrait ne pas être uniquement lié à leur caractère risqué : «La question des risques légaux peut expliquer le phénomène en partie, mais pas dans sa totalité. Par exemple, nos observations sur les cigarettiers tenaient toujours après que l'industrie eut réglé ses différends à l'amiable à la fin des années 1990», explique M. Kacperczyk.

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