La dette du Canada est sous-estimée

Publié le 11/02/2010 à 16:39

La dette du Canada est sous-estimée

Publié le 11/02/2010 à 16:39

Par Jean-Paul Gagné

Blogue. Plusieurs commentateurs traitent du niveau des dettes de certains pays européens (Grèce, Portugal, Espagne, Italie) comme si la dette des gouvernements canadiens étaient beaucoup plus basse relativement à la leur.

L’erreur vient du fait que l’on ne prend souvent comme référence que la dette fédérale, négligeant celles des provinces, qui, pourtant, sont sur les épaules des mêmes contrtibuables.

Le service de recherche économique du Mouvement Desjardins établit à 82,8 % du produit intérieur brut (PIB) canadien la proportion de la dette brute des gouvernements fédéral et provinces.

Cela se compare avec 84,5 % pour la France, 77,4 % pour l’Allemagne, 83,8 % pour le Portugal, 71 % pour le Royaume-Uni, 65,9 % pour l’Irlande, 59,5 % pour l’Espagne et 81,8 % pour l’ensemble de la zone euro (16 pays).

Par contre, ces proportions sont plus hautes pour la Grèce (114,9 %) et pour l’Italie (123,6%).

Pour l’ensemble des 30 pays de l’OCDE, la dette publique brute représente 90 % de leur PIB global. C’est dire que le Canada est dans la moyenne et qu’il est faux de prétendre que notre dette est faible par rapport à celle de nombreux autres pays.

Le champion de l'endettement public est le Japon avec une dette brute représentant 189,3 % de son PIB.

Aux États-Unis, où le déficit budgétaire est très élevé cette année (environ 11 % du PIB, la dette brute représente 83,9 % du PIB. Cette dette est toutefois tout à fait gérable, car elle se finance très facilement grâce à la confiance des marchés dans l’économie américaine et le dollar US.

De plus, les États-Unis ont une capacité fiscale sous-exploitée, notamment au niveau des taxes sur les biens et services.

Préoccupations

Les préoccupations des marchés financiers pour les finances publiques des États tiennent tantôt à la dette publique des gouvernements, tantôt aux déficits courants.

Et il arrive souvent que ces deux indicateurs ne sont pas abusivement élevés en même. C'est le cas de l'Italie, où le déficit courant est de 5 %, ce qui est tout à fait acceptable, alors que la dette publique brute représente 123,6 % du PIB.

Par contre, il arrive que ces deux indicateurs soient très élevés en même temps, ce qui est alors une grande source de préoccupation. C’est le cas de la Grèce, dont le déficit représente 12,7 % du PIB et et où la dette publique représente 114,8 % du PIB.

Le Canada

Au Canada, les finances publiques de l’ensemble des gouvernements sont plutôt saines, mais la récession et les programmes de relance de l’économie par les différents gouvernements ont creusé d’importants déficits, dont il faut se préoccuper.

Par exemple, le gouvernement fédéral prévoit terminer sa présente année financière (elle prend fin le 31 mars) avec un déficit estimé à 55,9 milliards de dollars (G$). De plus, il prétend qu’il aura accru sa dette de 170 G$ de 2009 à 2015 à cause de la récession et de son plan de relance.

Or, une bonne partie de ce montant proviendra d’un déficit structurel (réalisé pour des dépenses courantes, dites d’épicerie), qui sera payé par les générations à venir. Ce qui est évidemment une injustice intergénérationnelle.

La situation est analogue dans les provinces.

D’où le besoin d’élaborer un plan de retour à l’équilibre dès que l’on aura obtenu la quasi-certitude que l’économie pourra continuer d’avancer sans respirateur artificiel.

 

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