"La Century Mining nous ramène au XIXe siècle"

Publié le 13/11/2009 à 15:40

"La Century Mining nous ramène au XIXe siècle"

Publié le 13/11/2009 à 15:40

Par lesaffaires.com

«Voulez-vous que j'appelle la police? Si c'est ainsi que vous traitez une p.-d. g. dans cette province, je suis très déçue du Canada français». Cette réaction de Peggy Kent, la PDG de la Century Mining à l'enquête de Radio-Canada sur la restauration des mines abandonnées, correspond «en tout point à ce qu'on ne veut plus dans l'industrie», affirme l'Association minière du Québec.

En entrevue à Vision durable, le responsable du dossier environnement de l'Association, Jean-Claude Belles-Isles, ne mâche pas ses mots. "On travaille de façon responsable et ce genre d'attitude de la Century Mining nous ramène au XIXe siècle", dit-il.

Voici comment deux dirigeants de l'Association minière du Québec, Jean-Claude Belles-Isles, directeur Environnement et André Lavoie, directeur Communications et relations publiques, voient les choses à l'heure où la question de la restauration des sites abandonnés fait la Une des journaux ... et des téléjournaux.

Vison durable (VD): Les groupes environnementaux frappent fort: ils affirment que 345 sites sont abandonnés, que l'État doit assumer une facture de 300 M$ pour leur restauration et qu'il faut en conséquence faire payer, dès maintenant, les compagnies minières pour les décontaminations futures. Qu'en dites-vous?
L'Association minière du Québec (AMQ): Nous sommes d'accord pour resserrer la réglementation du régime de restauration des sites miniers. Ceci dit, il n'y a pas 345 sites à restaurer. Des 345 mentionnés, 275 se trouvent au Nunavik et n'exigent que des opérations de nettoyage. Ce sont pour la plupart des sites d'exploration sur lesquels on a laissé sur place des barils de pétrole vides et des bases de bois pour y mettre des tentes. On considère qu'il n'y a que 10 sites au Québec qui sont problématiques, dont sept sont en train d'être restaurés. Ceci dit, il est vrai que l'État québécois doit assumer une facture de 300 M$ en frais de restauration.

VD: La coalition Que le Québec ait meilleure mine propose d'instituer un Fonds de restauration alimenté à partir d'un pourcentage de 0,5% des revenus bruts des minières. La coalition demande aussi que les compagnies versent des sommes d'argent équivalant aux coûts de restauration des futurs sites qui seront abandonnés, soit la moitié de la somme avant l'ouverture de la mine et le solde au cours des trois premières années d'exploitation.
AMQ: L'industrie dispose déjà d'un fonds de restauration, qui existe sur une base volontaire. Et afin d'éviter les effets néfastes de faillites, nous sommes d'accord pour élargir les garanties portant sur les futures restaurations de sites. A l'heure actuelle, et depuis 1995, ces garanties couvrent 70% des coûts de restauration. Nous sommes d'accord pour hausser cette proportion à 100%. Il faut voir pour la question de l'étalement des paiements dans le temps.

VD: L'industrie minière passe un bien mauvais quart d'heure au point de vue des relations publiques. Est-ce justifié?
AMQ: Ne perdons pas de vue que le Québec est la seule juridiction au monde à avoir légiféré afin que les sociétés minières participent financièrement aux frais de restauration de sites. Telle est la situation depuis 1995. Aujourd'hui, il est impossible de démarrer une mine sans avoir la capacité financière de la restaurer. A notre connaissance, c'est un modèle unique au monde. Mais il faut réduire le risque qu'en cas de faillite, l'État n'ait à assumer des coûts. C'est pourquoi nous voulons hausser à 100% les garanties à être versées par les minières. Nous voulons également une commission parlementaire qui permette à tous de s'exprimer et de mieux connaître les enjeux de la Loi sur les mines. Le problème, avec le cas de la Century Mining relevé par Radio-Canada, c'est de ne pas voir à quel point les choses ont changé au Québec. Un exemple parmi d'autres: Agnico-Eagle a commencé en Abitibi à restaurer le site minier Manitou, situé à 25 kilomètres de sa mine Goldex grâce à un pipeline qui achemine des résidus. C'est là un projet très innovateur, un modèle à l'échelle du Canada. Et c'est un exemple parmi d'autres. Les dépotoirs à ciel ouvert, c'est terminé. Soyons conscients d'une nouvelle réalité, celle des compagnies minières responsables!

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