Une photo de la grande marche du Forum social mondial. (Photo: Carole Le Hirez)

Les organisateurs du Forum social mondial 2016 (FSM 2016) reconnaissent qu'il y a un grand bout de chemin à faire pour que se réalisent les changements que proposent ses participants, mais tracent tout de même un bilan fort positif de l'événement au lendemain de sa clôture. 

En entrevue avec La Presse canadienne, lundi, le co-coordonnateur du Forum, Raphaël Canet, a qualifié l'événement de «succès en termes de participation et de qualité des échanges».

Il s'est notamment réjoui du nombre d'initiatives et de propositions d'actions avancées à l'issue de l'événement. 

Ces propositions tournent notamment autour de journées d'action mondiale pour réclamer l'abolition des paradis fiscaux, identifiés comme l'un des problèmes fondamentaux du modèle économique actuel et source première des inégalités sociales. La dégradation environnementale, également au coeur des discussions, découle aussi du modèle économique, selon eux, et ne peut être contrée sans que ce modèle ne soit revu et corrigé.

Les participants ont ainsi insisté sur la nécessité d'intensifier la pression sur les pouvoirs publics pour qu'ils obligent les grandes entreprises à se soumettre à la fiscalité et à payer leur juste part pour accroître l'investissement dans des services publics qui permettraient d'améliorer les conditions de vie des citoyens. 

Bien qu'ils interpellent les pouvoirs publics, les organisateurs du FSM 2016 n'ont toutefois pas invité formellement les gouvernements du Canada et du Québec à y déléguer des participants. Selon M. Canet, les gouvernements étaient bien au courant de l'événement et auraient été bienvenus s'ils y avaient délégué des participants.

Il note par ailleurs que les canaux de communication entre les organisations de la société civile et les gouvernements canadien et québécois sont déjà bien établis et il s'attend à ce que le message soit relayé sans faute de toute façon.

Avec une pointe d'ironie, il souligne qu'un dialogue a d'ailleurs déjà été établi avec le gouvernement fédéral sur le système d'octroi des visas, un peu plus de 200 invités s'étant vus refuser l'accès au pays par Immigration Canada.

Plus sérieusement, il estime que ces refus ont un impact négatif sur la perception du Canada sur la scène internationale et il note que plusieurs ont fait valoir que les multinationales canadiennes vont chercher leurs ressources chez eux, mais que le Canada ne les laisse pas venir échanger leurs idées chez lui.