L'invasion des détaillants américains de A à Z

Publié le 30/04/2011 à 00:00, mis à jour le 11/05/2011 à 16:19

L'invasion des détaillants américains de A à Z

Publié le 30/04/2011 à 00:00, mis à jour le 11/05/2011 à 16:19

Par Marie-Eve Fournier
NAÏVETÉ

" Les gens ont parfois des oeillères ; ils me disaient à l'époque que la formule de Club Price ne fonctionnerait pas ! Or, nous ne sommes pas si différents des Américains dans notre façon de consommer ", dit Jean-François Grenier.

OFFRE

" Les concurrents venus de l'étranger n'ont pas toujours la capacité de s'adapter rapidement au marché. Certaines entreprises ont des modèles qu'elles tentent de reproduire partout, note Denis Gendron. Il y a des réussites, mais le succès n'est pas garanti. "

PRÉDICTIONS

Wendy Evans rappelle qu'il y a 20 ans, une vingtaine de détaillants américains étaient présents au Canada. Ils seront bientôt 200, soutient-elle. Elle prédit aussi qu'en 2015, 70 % des magasins du Canada seront la propriété d'entreprises américaines, ce qui se compare à 50 % aujourd'hui, calcule-t-elle.

QUÉBEC

De toutes les provinces canadiennes, le Québec est possiblement celle dont l'économie souffrira le plus de la venue des détaillants étrangers. Car la société distincte est le berceau d'un grand nombre de détaillants (Aldo, Clément, Dollarama, Jacob, Le Château, Renaud-Bray, Reitmans, Rona, Simons, Tristan, etc.), ce qui n'est pas le cas des autres provinces.

RÉACTIVITÉ

Le nombre croissant de détaillants américains qui viennent au Canada est une tendance amorcée il y a plusieurs années. " Des sonnettes d'alarme ont été tirées, ce n'est pas une surprise, mais je n'ai pas vu de changement ici dans le commerce de détail, dit Frank Pons. Je ne vois pas de proactivité, mais de la réactivité. C'est peut-être dans le pipeline et ils vont peut-être inventer des choses incroyables que je n'ai pas vues ailleurs, mais c'est rarement arrivé. Et ça, ce n'est pas bon signe... "

REGROUPEMENTS

Pour face à des géants qui ont des capacités financières énormes, " il faut que les détaillants indépendants se regroupent, développent des services et des marques qui leur permettront de se différencier ", suggère Gaston Lafleur.

SERVICE À LA CLIENTÈLE

" Le service à la clientèle a l'air d'être quelque chose de bien simple, mais il demeure un élément crucial, croit Denis Gendron. Des détaillants pensent pouvoir se battre contre Walmart et Target en se concentrant sur les prix... Ce n'est pas difficile de savoir qui va gagner ! "

TARGET

Parmi tous les détaillants américains qui vont s'installer au Canada, Target est de loin celui qui fait le plus parler de lui. Cela ne veut pas dire que ce sera un succès immédiat. " Dans les autres provinces, l'acceptation est plus facile. Beaucoup d'anglophones regardent la télé américaine et voient les publicités de Target. Au Québec, dans les marchés francophones, la marque devra se faire connaître ", analyse Denis Gendron.

UNIFORMISATION

Même si les consommateurs apprécient le fait d'avoir plus de choix grâce à l'arrivée de détaillants étrangers, la mondialisation entraîne une uniformisation de l'offre. Plus rien ne motive les Américains à venir magasiner à Montréal. On assiste aussi à l'américanisation de notre culture, affirme Wendy Evans.

VEILLE

" Je pense que les détaillants québécois ne font pas assez de veille concurrentielle. Ils ne vont pas voir ce qui se passe ailleurs, quelles sont les tendances, les nouveaux concepts. C'est pourquoi ils sont à la remorque ", dit Jean-François Grenier

WOW !

Si on veut attirer les foules et susciter des wow! comme le font les magasins Apple, " il faut inventer un concept ou une façon de faire. Il faut tabler sur un créneau ou un élément mal desservi par les acteurs actuels ", résume Jean-François Grenier.

XEROX

Dans un centre commercial regroupant des centaines de magasins, il faut se démarquer pour attirer l'attention. Si son concept est une copie de celui du voisin, les consommateurs préfèreront l'original.

YEUX

Il faut identifier, observer et analyser ses concurrents, leurs faiblesses et leurs atouts. Cette démarche est essentielle pour demeurer un concurrent sérieux, dit Gaston Lafleur.

ZZZ ...

Les détaillants internationaux qui s'implantent au Canada sont " des premiers de classe ", dit Jean-François Grenier. Leur concept est éprouvé. Ce n'est pas le moment pour les détaillants québécois de se reposer sur leurs lauriers : il faut continuer d'impressionner les clients !

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