Christian Lacroix évite la liquidation judiciaire

Publié le 01/12/2009 à 12:24

Christian Lacroix évite la liquidation judiciaire

Publié le 01/12/2009 à 12:24

Par La Presse Canadienne

La maison Christian Lacroix a évité la liquidation judiciaire. Le tribunal de commerce de Paris a décidé mardi d'appliquer le plan de redressement proposé par le groupe Falic, le propriétaire de la maison de couture depuis 2005. Il prévoit le licenciement de quasiment tous les salariés puisque sur une centaine, seuls 11 postes devraient être maintenus.

Ce plan "de continuation" prévoit la mise en sommeil de la haute couture et du prêt-à-porter féminin "tant qu'il n'y a pas d'autres solutions", a déclaré Me Simon Tahar, avocat de la société Lacroix. "C'est une décision de sagesse et je me réjouis au nom de Falic que l'entreprise continue. L'objectif est de rebâtir une structure qui va se redéployer", a-t-il dit.

Les salariés qui restent devraient gérer les contrats de licence de la marque, de la papeterie aux parfums. "Est-ce que la maison peut poursuivre sans la haute couture ? C'est la question", s'est demandé Nicolas Topiol, PDG de Lacroix. "On va continuer la discussion et on ira au bout des choses", a-t-il dit. Pour lui, "le tribunal n'avait pas trop le choix".

Une offre de reprise avait été faite par le cabinet de conseil Bernard Krief Consulting (BKC), mais elle avait été jugée "insatisfaisante et décevante" fin juillet par le cabinet de Régis Valliot, l'administrateur judiciaire. Ce dernier espérait une autre offre, fin septembre, de la part d'un cheikh d'Ajman, l'un des Emirats arabes unis. Sans succès pour l'instant.

"Tant que les lettres de licenciement ne sont pas parties, il y a encore une possibilité de sauver des emplois", a réagi Me Catherine Boulanger, avocate de Bernard Krief Consulting, l'un des deux possibles repreneurs qui n'étaient pas parvenus à apporter toutes les garanties financières lors de leurs propositions. "Cette décision du tribunal est un feu vert pour le licenciement de pratiquement tout le monde, un blanc-seing pour les frères Falic de virer qui ils veulent", a-t-elle poursuivi.

BKC dit avoir conclu en exclusivité des accords le 16 novembre avec la maison Lacroix pour récupérer gratuitement les licences de haute couture pendant 10 ans et du prêt-à-porter féminin pendant cinq ans.

Le propriétaire de la maison Lacroix a un mois pour envoyer les lettres de licenciements. "Les lettres doivent être déjà prêtes", s'est moquée Céline Biescas, salariée comme vendeuse haute couture chez Lacroix depuis 17 ans. "Ca fait six mois qu'ils rêvent de ça. Continuer avec les Falic, ça me m'intéresse pas. Je ne sais pas ce que j'aurai à y faire", a-t-elle dit.

Pour elle, ce plan de redressement décidé par le tribunal "n'est pas une surprise". "Ca fait 17 ans que j'y crois, alors ça fait vraiment mal. On n'est pas dépressifs, mais on est un peu à bout de nerfs. C'est dur de finir comme ça", a-t-elle poursuivi.

Fin mai, Christian Lacroix SNC, qui emploie 125 personnes, s'est déclarée en cessation de paiements. Elle expliquait avoir été frappée par la "crise sur le marché du luxe". Elle avait enregistré une perte de 10 millions d'euros (environ 15,9 millions $ CAN) en 2008, pour un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros (47,6 millions $ CAN).

Début juin 2009, la maison de couture a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, qui a ordonné une période d'observation de six mois et la nomination d'un administrateur judiciaire.

Elle avait été fondée en 1987 par l'Arlésien Christian Lacroix. En 2005, les frères Falic l'avait acquise auprès du groupe LVMH.

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.