Un Québécois sur trois âgé de 16 à 24 ans envisage de travailler dans sa propre entreprise, selon un sondage de Léger Marketing effectué au début novembre pour le compte du Concours québécois en entrepreneuriat. La majorité d'entre eux, 82 %, souhaite y parvenir d'ici 10 ans.

"Ils sont plus optimistes que les Québécois âgés de 25 ans et plus", dit Nathaly Riverin, vice-présidente de la Fondation en entrepreneurship.

Dans les divers sondages réalisés ces dernières années, jamais plus de 20 % des adultes québécois n'avaient montré de l'intérêt pour l'aventure entrepreneuriale. "Les jeunes sont plus sensibles à l'entrepreneuriat. C'est encourageant", indique Mme Riverin.

La proportion élevée des intentions entrepreneuriales s'explique en bonne part par la jeunesse de l'échantillon. Léger Marketing a interrogé 347 jeunes Québécois et, pour la première fois, 23 % de l'échantillon se composait de jeunes de 16 et 17 ans, alors qu'habituellement, les sondeurs interrogent seulement les personnes de 18 ans et plus. La moitié des répondants n'ont pas l'intention de créer leur entreprise tandis que 17 % ne savent pas encore s'ils se lanceront dans cette voie.

Vivre sa passion

L'entrepreneur modèle qui inspire les jeunes plus que tout est Guy Laliberté, président et fondateur du Cirque du Soleil : 44 % des répondants reconnaissent sa créativité, sa vision, son rayonnement international et les valeurs sociales et environnementales de son entreprise. "Guy Laliberté est un bon modèle. Il vit de ce qui le passionne", dit Natacha Jean, pdg du Concours québécois en entrepreneuriat.

La passion, c'est le motif le plus invoqué parmi ceux qui veulent être entrepreneurs : 53 % affirment vouloir vivre avec passion leurs idéaux d'entreprise; 27 % préfèrent être leur propre patron.

Leurs motifs n'ont pas beaucoup varié par rapport à ceux de leurs aînés.

André Boucher avait 25 ans quand il a fondé, en 1999, Verbois, une entreprise de design et de fabrication de meubles qui emploie une trentaine de personnes à Rivière-du-Loup. "Depuis toujours, je voulais bâtir mon entreprise. Il faut croire en son idéal", dit-il aux collégiens qui viennent entendre son témoignage sur sa vie entrepreneuriale.

"Il faut être persévérant. Les premières années sont plus exigeantes", ajoute-t-il.

Guy Laliberté et le Cirque du Soleil ne sont peut-être pas étrangers au secteur d'activité qui intéresse le plus grand nombre : 18 % des jeunes veulent se lancer dans le domaine des arts, de la culture, des communications et des médias. L'alimentation, la santé et l'économie sociale sont cités par 12 % des répondants, tandis que l'environnement ne l'est que par 1 %.