Au deuxième jour devant la Commission Oliphant, qui se penche sur ses liens avec l'ancien premier ministre, M. Schreiber a déclaré que ce n'était pas son style de téléphoner aux gens à tout bout de champ pour leur parler d'argent, même si les sommes en jeu étaient importantes.

Il a aussi expliqué que l'inaction apparente de M. Mulroney dans cette affaire ne l'avait pas inquiété pendant des années. M. Schreiber a pourtant révélé mardi que la réalisation du projet de la multinationale allemande Thyssen _ baptisé Bear Head_ aurait pu lui rapporter jusqu'à 1,8 milliard $ en commission.

Les déclarations du témoin ont fait sursauter tant le procureur de l'enquête, Richard Wolson, que le commissaire Jeffrey Oliphant. Ce dernier est d'ailleurs sorti de sa réserve habituelle pour demander au marchand d'armes s'il trouvait normal de payer quelqu'un des centaines de milliers de dollars pour rien.

Karlheinz Schreiber, 75 ans, est menacé d'extradition vers l'Allemagne, où il fait face à des accusations de fraude, de corruption et d'évasion fiscale. Il a épuisé tous ses recours mais il a obtenu la permission de rester au Canada tant que sa présence est nécessaire à l'enquête publique commandée par le premier ministre Stephen Harper.

Son témoignage a commencé mardi et devrait durer toute la semaine. Me Wolson a par ailleurs prévenu qu'il entendait le rappeler à la barre en mai, vraisemblablement après la comparution de Brian Mulroney.

L'ex-politicien conservateur a contredit publiquement M. Schreiber au sujet de leur relation d'affaires. Il soutient n'avoir reçu que 225 000 $ et affirme que cet argent lui avait été remis en échange de ses services de représentation auprès de dirigeants étrangers dont ceux de la Chine et de la Russie.