Les qualités pour relancer la Caisse

Publié le 20/03/2009 à 00:00

Les qualités pour relancer la Caisse

Publié le 20/03/2009 à 00:00

Par Suzanne Dansereau

1 L'intuition

Jamais les décideurs n'ont fait face à autant d'incertitude sur la planète économique. Les repères habituels ne tiennent plus.

Dans ce contexte, il serait utile que le nouveau dirigeant de la Caisse soit un intuitif plutôt qu'un rationnel, indiquent Michel Nadeau, ancien numéro deux de la Caisse et maintenant directeur de l'Institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées, et Nathalie Francisci, vice-présidente de la firme de recrutement Mandrake.

2 L'indépendance d'esprit

Bien des gens de son entourage tenteront d'influencer Michael Sabia, mais ils feront peut-être partie du problème plutôt que de la solution, signale Jean Martel, avocat et ancien président de la Commission des valeurs mobilières du Québec.

C'est pourquoi le nouveau président devra faire preuve d'une certaine indépendance d'esprit, souligne Alain Roch, président de Blue Bridge, une firme de consultation en gestion de patrimoine.

Selon lui, M. Sabia devra sortir la Caisse de "l'orthodoxie financière" dans laquelle elle s'est enlisée au cours des dernières années (c'est-à-dire en privilégiant les rendements trimestriels à tout prix) et revenir à sa mission centrale : conserver le patrimoine et le pouvoir d'achat des retraités du Québec tout contribuant au développement économique de la province, par le soutien aux entreprises d'ici et la création d'emplois.

"Il devra se détacher des marchés financiers traditionnels et revenir à la logique d'une caisse de retraite", dit M. Roch.

3 Le caractère

Michael Sabia devra savoir encaisser les coups. Les pressions politiques sont énormes, comme l'illustre le triste exemple de son prédécesseur, Richard Guay, qui n'a pas su les gérer, dit M. Nadeau.

Pour ce faire, il faut un bon sens de la stratégie (savoir agir ou ne rien faire à court terme, selon le calendrier politique) en vue d'arriver au résultat voulu.

4 La capacité de mobiliser et de communiquer

Une qualité déterminante, affirment tous les experts. Les 800 employés de la Caisse de dépôt sont "orphelins d'un patron et on leur tape dessus depuis plusieurs mois", souligne Mme Francisci.

"Ils ont besoin d'un leader qui va pouvoir communiquer sa vision de façon convaincante tant à l'interne qu'à l'externe, et rétablir la crédibilité écorchée de la Caisse, dit pour sa part Jean Martel. Ce qui ne sera pas facile à réussir dans la mesure où il devra en même temps faire la réingénierie, un cocktail propice au roulement élevé du personnel", observe-t-il.

Pour M. Martel, cela prendra rien de moins que du charisme. "M. Sabia doit être un joueur d'équipe", tranche Michel Nadeau.

Nathalie Francisci suggère à M. Sabia de s'asseoir avec ses troupes avant de déployer son plan de match. "Si les employés sentent que le plan est déjà établi, ce qui est fort possible, ce sera plus difficile tant pour lui que pour les employés. Si c'est le cas, je lui recommande de faire preuve de beaucoup de transparence.

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