Grippe A(H1N1) : prévoyez des mesures d'urgence

Publié le 01/05/2009 à 00:00

Grippe A(H1N1) : prévoyez des mesures d'urgence

Publié le 01/05/2009 à 00:00

Par François Rochon

En fait, aucune entreprise n'est à l'abri, dit Ianick Marcil, coprésident du cabinet-conseil Marcil, Plante & associés. "Ce n'est pas seulement l'entreprise elle-même, mais également son fournisseur et même le fournisseur de son fournisseur qui peut faire des affaires au Mexique et subir les impacts de la grippe porcine", précise M. Marcil.

Les effets peuvent même se faire sentir avec des clients de partout dans le monde, alors que les cas se répandent et que des pays émettent des recommandations pour contenir la propagation de la maladie.

Par exemple, l'Union européenne a annoncé qu'elle déconseillait à ses résidents de voyager non seulement au Mexique, mais aussi aux États-Unis.

Se préparer dès maintenant

S'il se dit agréablement surpris par la réponse rapide et mesurée des autorités de partout dans le monde, qui ont appris des épisodes du SRAS et de la grippe aviaire, M. Marcil juge qu'il y a encore beaucoup à faire dans les entreprises, notamment dans les PME, qui ont tendance à réagir plutôt qu'à agir.

"Il ne faut pas attendre une directive de l'Organisation mondiale de la santé avant d'imaginer ce qu'on pourrait faire en cas de pandémie."

Travail à domicile pour certains employés, recours plus grand aux systèmes de vidéoconférence et annulation de tout voyage non essentiel devraient être envisagés dès maintenant pour réduire les risques tout en poursuivant les activités de façon normale, dit M. Marcil.

"C'est le gros bon sens d'éviter les embêtements en ne se rendant pas dans les pays durement touchés par la grippe porcine", soutient-il.

Sauf pour des raisons exceptionnelles, M. Marcil déconseille de se rendre au Mexique pour éviter, hormis le risque de contracter soi-même la grippe porcine, celui d'y rester coincé et de perdre un temps précieux.

Il donne aussi l'exemple de Hong-Kong, où tout visiteur qui a des symptômes de grippe, même bénins, est placé sous observation dès son arrivée à l'aéroport.

Bien gérer une crise n'est cependant pas simple. En prenant des mesures trop radicales, une entreprise peut faire paniquer les employés sans raison. "La ligne est mince entre en faire trop et pas assez", souligne M. Marcil.

La communication est cruciale pour conserver un lien de confiance avec les employés.

"Informez-vous et informez vos employés. Ils pourraient aussi vouloir exprimer leurs craintes; écoutez-les", conseille M. Marcil.

Transcontinental et Bombardier veillent

De nombreuses entreprises québécoises ont investi massivement au Mexique et sont aujourd'hui bien implantées dans le coeur du pays.

L'imprimeur et éditeur Transcontinental, propriétaire de Les Affaires, exploite notamment trois usines en banlieue de Mexico, mégapole où les premiers cas de grippe porcine ont été rapportés.

Les activités s'y poursuivent normalement, bien que les 1 000 employés portent des masques pour éviter une éventuelle contamination.

"Nous suivons les directives du gouvernement mexicain jusqu'au 6 mai et restons attentifs à tout développement", dit Sylvain Morissette, vice-président aux communications de Transcontinental.

L'expérience de la crise de la grippe aviaire, survenue en 2004, aide l'entreprise à s'adapter rapidement au contexte actuel, selon M. Morrissette. "Nous reprenons l'essentiel du plan d'urgence que nous avions alors établi. Nous portons attention à tout symptôme de grippe et nous avons augmenté le rythme de nettoyage des ateliers de travail", précise-t-il.

Pour sa part, Bombardier Aéronautique, qui possède une usine de 1 000 employés dans l'État mexicain du Querétaro, est prête à appliquer son plan d'urgence si les choses se détériorent, dit le porte-parole, Marc Duchesne.

À la Délégation du Québec au Mexique, toutes les rencontres importantes, notamment pour le recrutement de travailleurs saisonniers mexicains, ont été annulées.

"Nous ne pensons pas encore rapatrier notre personnel, mais la situation évolue rapidement", explique Bruno Sarra-Bourret, conseiller en communications au ministère des Relations internationales.

La gravité de la crise de la grippe porcine reste encore difficile à déterminer. Se préparer au pire est toutefois vital, selon Jeffrey Staples, un expert de la gestion de crise. Dans le magazine Harvard Business Review, il rappelle que très peu de chose peut faire la différence entre un scénario idéal et un scénario catastrophe.

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