À quoi s’attendre en 2009 ?

Nos experts se prononcent :



«Les données économiques au cours de 2009 devraient être mauvaises», soutient François Bourdon, vice-président et gestionnaire de portefeuilles principal chez Fiera Capital. Il dit s’attendre à une baisse certaine du PIB aux États-Unis d’au moins 2% et de peut-être autant au Canada.

Selon Charles Huot, directeur actions institutionnelles chez BMO Marchés des capitaux, les banques demeureront récalcitrantes à prêter, en raison d’un nombre croissant de défauts sur prêts. Il mise sur un PIB «pratiquement inchangé aux alentours de zéro avec peut-être même une légère contraction de 1%».

«2009 va être la pire année économique à l’échelle mondiale depuis 1982», croit Vincent Delisle, stratège en chef chez Scotia Capitaux.

Selon Yanick Desnoyers, économiste à la Banque Nationale, la «bonne nouvelle» est que l’économie intérieure va mieux se comporter en raison des baisses de taux d’intérêt de la banque du Canada et de la baisse des prix des matières premières, qui stimulent la consommation des ménages.

«Cela dit, il va y avoir des pertes d’emploi, il va y avoir une hausse du taux de chômage, mais probablement pas comme lors de la récession de 1990 ou celle de 1982», précise-t-il.

À quand la reprise ?

«Chaque fois qu’on a sept bonnes années depuis les jours d’Égypte de Joseph, cela a toujours pris très longtemps pour revenir à quelque chose de comparable à la normale», soutient Stephen Jarislowsky, président du conseil de Jarislowsky Fraser. Il prévoit une «longue période de peur et de détresse».

La rapidité de la sortie de crise dépendra selon François Bourdon de la volonté des banques à prêter, de l’efficacité des stimuli monétaires, du niveau de confiance envers le gouvernement et de la consommation des ménages.

Selon Vincent Delisle, la récession qui dure depuis un an aux États-Unis risque de se poursuivre pendant encore deux ou trois trimestres. «Les chiffres vont s’envenimer tout au long de 2009 et on ne s’attend pas à une reprise avant 2010 au Canada», dit-il.

Les prévisions de la Banque Royale du Canada confirment celle de Vincent Delisle. La banque mise sur une croissance nulle pour 2009 dans son ensemble et une croissance de 2,7% en 2010.

Yanick Desnoyers explique que «le secteur manufacturier canadien va souffrir pendant encore plusieurs trimestres» d’une récession longue et profonde aux États-Unis, et que les exportations canadiennes vont continuer de reculer en 2009.

Il estime que les plans de sauvetage aux États-Unis vont commencer à porter fruit en deuxième moitié d’année, en même temps qu’une reprise de l’immobilier favorisée par les besoins démographiques. «Donc les exportations canadiennes et le secteur extérieur devraient commencer à reprendre du poil de la bête probablement vers la deuxième moitié de 2009», conclut l’économiste.