À qui profitent les PPP ?

Publié le 03/10/2008 à 00:00

À qui profitent les PPP ?

Publié le 03/10/2008 à 00:00

Pierre Lefebvre, PDG de l’Agence des partenariats publics privés du Québec, Benoît Aubert, PDG de Cirano et professeur titulaire à HEC Montréal et André Dufour, vice-président de SNC-Lavallin Investissement ont répondu aux questions de la rédactrice en chef du magazine Commerce, Diane Bérard, dans la cadre d'un débat organisé par la Jeune Chambre de commerce de Montréal.

Intérêt des PPP pour le citoyen

Pierre Lefebvre : «Plusieurs de nos projets dépassent les coûts et les délais, les PPP sont une solution possible et souvent souhaitable pour pallier à ce manque là».

André Dufour : «Un projet que ce soit en PPP ou en mode conventionnel, il faut qu’il soit bien défini. S’il est bien défini, ça va aller bien et en PPP et en mode conventionnel. Le partenaire privé va entretenir la route que le gouvernement soit en déficit ou non.»

Benoît Aubert : «C’est sûr que la construction, quand on sait qu’on est responsable pour trente ans, on s’assure qu’il est bien construit. Ça permet d’aligner la responsabilité avec la personne qui va mettre l’effort sur la construction.»

Intérêt des PPP pour le gouvernement

Benoît Aubert : «Si le gouvernement se met à emprunter pour toutes les infrastructures, le taux d’endettement va monter, le taux d’intérêt du gouvernement va monter et ça va monter sur l’ensemble de la dette.»

André Dufour : «Les coûts et les délais sont fixés. Les taux d’intérêt sont peut-être plus hauts que si le gouvernement empruntait, mais on est sûr de ce qu’on dépense. Faut attacher une grande valeur à faire un projet dans le budget.»

Intérêt des PPP pour les entreprises

André Dufour : «Il n’y a pas un privé qui va faire du travail sans avoir comme but de faire un profit. On préfère en mode conventionnel, car il y a moins de risque, mais aussi les projets en PPP sont très dispendieux à soumissionner.»

Pierre Lefebvre : «Le gouvernement n’a pas choisi la solution des PPP pour faire plaisir aux entreprises. Mais parce que c’était à l’avantage des contribuables.»

Benoît Aubert : «Les PPP sont très durs pour les entreprises. Une entreprise moins performante va se casser les dents dans un PPP parce que les risques c’est le fournisseur qui les assume. C’est un mode sans pitié pour les fournisseurs.»

Peut-on modifier en cours d'exécution un projet en PPP ?

Benoît Aubert : «Ce que le fournisseur déteste c’est quand les conditions changent. Si vous changez l’hôpital de place, ce n’est pas vrai que la soumission pour un site va être valable pour l’autre. Il faut stabiliser ces choses-là.»

André Dufour : «Si le gouvernement veut amener des changements à un projet, il y a des compensations. Si le projet est bien défini dès le départ et que durant l’exécution il n’y a pas de changement, ça va bien aller.»

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