La direction de Chrysler n'est pas parvenue à remplir les conditions imposées par le gouvernement américain pour l'aider encore à redresser la barre. En conséquence, elle a décidé de se protéger de ses créanciers.
L'idée actuelle est de regrouper les meilleurs actifs de Chrysler, tels que les marques Jeep et Dodge Ram, dans une nouvelle compagnie qui ne serait pas écrasée par la dette du groupe.
Et une autre compagnie, qui serait renforcée par l'appui du constructeur italien Fiat, verrait le jour avec les autres actifs ; son objetcif serait de s'en sortir en innovant avec des modèles de voitures plus petits, selon les propres dires du président américain barack Obama, qui s'est exprimé sur le sujet à midi.
Tout le poids des hedge funds
Le sort de Chrysler était entre les mains d'une quarantaine de fonds d'investissement (hedge funds) qui détiennent quelque 30% de sa dette. Ceux-ci voulaient l'abandon des 6,9 milliards de dollars de créances contre une indemnité de 2,25 milliards de dollars. Mais la proposition a été rejetée par les autres créanciers, ainsi que par le Trésor, semble-t-il.
De leur côté, les salariés avaient fait des compromis pour aider Chrysler à éviter la faillite. Dans la nuit de mercredi à jeudi, le syndicat des salariés de l'automobile américain (UAW) avait massivement ratifié un accord avec Chrysler, qui devait prendre effet le 4 mai et allait dans le sens voulu par le Trésor américain. Il satisfaisait les exigences de prêts, nécessaires à la survie de Chrysler, qui emploie 54 000 personnes et incluait un partenariat avec Fiat.
Victime d'une série de coups durs
Bien entendu, Chrysler continuera de produire durant la période de restructuration. Mais le coup est rude pour l'image du troisième des Grands de Detroit.
Le plus récent coup de semonce est survenu en 1998, quand Chrysler a fusionné avec l'Allemand Daimler-Benz. Le mariage d'égal à égal a vite tourné au divorce, qui s'est traduit en 2007 par la vente des parts de l'Allemand au fond d'investissement Cerberus pour quelque 5,5 milliards de dollars américains.
Puis, l'explosion de la bulle financière à la suite de la crise du crédit a freiné d'un seul coup les ventes automobiles aux États-Unis, affectant tous les constructeurs, et en particulier Chrysler.
Avec Bloomberg et PC.
