Sans-fil : Rogers, Bell et Telus bientôt bousculés par de nouveaux joueurs

Publié le 04/01/2010 à 08:12

Sans-fil : Rogers, Bell et Telus bientôt bousculés par de nouveaux joueurs

Publié le 04/01/2010 à 08:12

Par La Presse Canadienne

Les Canadiens devraient s'attendre à en avoir plus pour leur argent, selon plusieurs analystes. Photo : Bloomberg

Les consommateurs verront bientôt le paysage canadien du sans-fil s'élargir avec l'arrivée de nouveaux fournisseurs de services, qui promettent d'offrir plus que de meilleurs prix pour les séduire.

Pour la première fois en environ une décennie, les nouvelles sociétés de téléphonie cellulaire feront la cour aux clients dans l'espoir de les éloigner des gros joueurs déjà établis, soit Rogers (TSX:RCI.B), Bell (TSX:BCE) et Telus (TSX:T).

Wind Mobile, le fournisseur appartenant à Globalive, se targue s'être le quatrième fournisseur au Canada et est déjà actif à Toronto et à Calgary. Son service sera aussi lancé l'an prochain à Edmonton, Ottawa et Vancouver, mais pas au Québec.

Dave Wireless, Public Mobile et Vidéotron (TSX:QBR.B) démarreront aussi leurs activités dans le sans-fil en 2010.

Les Canadiens devraient s'attendre à en avoir plus pour leur argent, a estimé l'analyste Carmi Levy.

Mais ils ne doivent pas croire pour autant que leur facture va diminuer de 50 pour cent, "comme par magie", a-t-il cependant prévenu depuis Toronto.

L'arrivée de nouveaux joueurs devrait se traduire par des forfaits plus inspirés des besoins des Canadiens, incluant plus de minutes dans les plans mensuels et la possibilité de reporter les minutes inutilisées au mois suivant, a-t-il ajouté.

Mais cela signifie également que les compagnies cellulaires seront plus déterminées à s'assurer que leurs clients ne les quittent pas, a noté M. Levy, qui est vice-président principal dans la firme de consultations stratégiques AR Communications.

"Si vous avez déjà un contrat avec un fournisseur existant, vous allez voir beaucoup plus de concurrents qui vont tenter de s'adresser à vous."

La nouvelle société Dave Wireless ne prévoit pas tenter de faire concurrence à ses rivales au chapitre du prix.

"Le prix n'est pas la bonne façon de se démarquer sur le marché", a estimé son président Dave Dobbin. "Ce qui compte, c'est la valeur. Il faut rester simple."

Selon M. Dobbin, il faut donner aux consommateurs ce qu'ils veulent dans leurs forfaits mensuels et non les emprisonner dans un contrat. Comme le dit le site internet de Dave Wireless: "Vous aimez les contrats? Allez dans une école de droit."

Le service de Dave devrait être lancé au deuxième trimestre de 2010. L'entreprise construit un réseau sans fil qui s'étendra à Toronto, Vancouver, Edmonton, Calgary et Ottawa, et elle offrira autant des combinés mobiles de base que des téléphones intelligents BlackBerry et Nokia.

Public Mobile veut quant à elle attirer les consommateurs qui n'ont pas de téléphone cellulaire, et elle offrira des combinés de base pour les conversations et les messages texte pour environ 40 $ par mois, sans contrat.

Le chef de la direction de Public Mobile, Alek Krstajik, prédit une guerre de prix pour les joueurs actifs dans le haut de gamme du marché, mais il juge que sa compagnie est positionnée pour ne pas y être exposée.

"Vous voyez des guerres de prix dans les magasins de luxe", a-t-il expliqué. "Vous ne les voyez pas dans les magasins à un dollar."

Public Mobile s'attend à pouvoir être opérationnel dans la première moitié de 2010 à Montréal et à Toronto.

Mais qu'on le veuille ou non, une concurrence au chapitre des prix pourrait être inévitable. John Boynton, vice-président exécutif chez Rogers, s'y attend.

"De temps en temps, nous voyons des guerres de prix dans le sans-fil", a expliqué M. Boynton, qui est aussi responsable du marketing.

"En ce moment, avec la situation dans laquelle se trouve le Canada, nous aurons plus de concurrents que n'importe quel autre pays de notre taille au monde."

Rogers, Bell et Telus ont rapidement fait remarquer qu'ils offrent, eux aussi, des téléphones mobiles sans contrat. M. Boyton a noté que les clients de Rogers peuvent décider s'ils veulent payer leur téléphone d'un coup, ou l'obtenir gratuitement ou à prix réduit en échange d'un plan pluriannuel.

Rogers a racheté, en 2004, Microcell Telecommunications, l'ancien exploitant de la marque Fido, et est devenu par le fait même le plus grand opérateur sans fil au Canada.

Au début de la décennie, Telus avait racheté Clearnet Communications pour devenir un important joueur du secteur.

Depuis, Rogers, Bell et Telus se font concurrence. Ils ont récemment commencé à abandonner certains frais et à modifier leurs forfaits en prévision de l'arrivée des nouveaux joueurs.

Selon le porte-parole de Telus, Shawn Hall, la lutte a déjà été menée sur le front des prix et du service ces dernières années.

"Cette concurrence ne fait que s'intensifier alors que le sans-fil devient une partie de plus en plus importante de nos vies", a-t-il noté.

Pour ce qui est de l'éventualité d'une guerre des prix, M. Hall affirme que Telus entend se concentrer sur son offre de valeur et "n'est pas intéressée à faire quoi que ce soit d'insensé".

Le porte-parole de Bell, Mark Langton, croit que 2010 sera une année importante pour les consommateurs, qui devront comprendre ce qu'ils obtiennent avec leurs plans, leur téléphone et leur couverture de réseau.

Selon M. Langton, les clients de Bell n'ont pas besoin des contrats, mais ils ont tendance à les apprécier. "Les consommateurs obtiennent l'accès aux derniers téléphones intelligents haut de gamme à un tarif réduit, et nous obtenons l'assurance qu'ils seront nos clients pour une période de temps précise."

L'analyste Carmi Levy estime que 2010 sera une année pendant laquelle les consommateurs pourront s'attendre à plus. "C'est probablement le changement le plus important de l'industrie canadienne du sans-fil que nous avons vu en bien plus d'une décennie."

 

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