Crise : où étaient les analystes?

Publié le 15/04/2009 à 00:00

Crise : où étaient les analystes?

Publié le 15/04/2009 à 00:00

Par LĂ©onie Laflamme Savoie
M . Cedraschi, qui se prononçait hier un discours devant l’Association CFA Montréal, affirme que les Chartered Financial Analysts (CFA) sont en partie responsables de la déroute actuelle. « Nous n'avons rien vu venir alors que nous étions aux premières loges et nous détenions les meilleurs outils pour savoir ce qui se passait », souligne-t-il.

Il cite notamment l'évaluation déficiente des « risques systémiques » ainsi que la façon d'attribuer des prix à des actifs qui « ne tient pas compte des bulles ». Il critique l'évaluation traditionnelle du risque qui est calculé en considérant la volatilité de l'actif sur une longue période. Selon lui, cette façon de faire ne permet pas de calculer le risque lié à certains actifs qui ne sont pas échangés fréquemment.

« Plusieurs gestionnaires de risque estiment que ce qui s'est passé en octobre n'était pas seulement peu probable, mais impossible, avance-t-il. Les catastrophes peuvent être créées par des événements qui n'ont rien à voir avec ce qui est considéré dans l'évaluation du risque, un peu comme une toute petite roche qui se détache du haut d'une montagne et qui déclenche une avalanche. »

Selon Tullio Cedraschi, la diversification et la corrélation sont aussi deux concepts largement cités en finance, mais mal compris et qui ne contribuent pas à réduire le risque. En parlant de diversification il souligne d'ailleurs que « l'histoire nous a démontré qu'il n'y a pas moins de risque parce qu'on détient 1000 hypothèques au lieu de 50 ! »

La rémunération des professionnels de la finance, citant entre autres les salaires des gestionnaires des fonds de couverture, devrait également être revue : « Pourquoi impose-t-on un gestionnaire de fonds de couverture à 15% alors que le neurochirurgien doit payer 40% d'impôt ? »

Optimiste

Il se dit plutôt optimiste quant à la reprise économique en critiquant « ceux qui prédisent l'enfer » en soulignant que ces mêmes prédicateurs n'avaient pas vu arriver la crise actuelle. Selon lui, « le plus tôt les marchés seront remis entre les mains des marchés, le mieux ce sera ».

« Ces éditorialistes, ces politiciens, ces régulateurs, ces analystes à la télévision...Où étaient-ils avant la crise? Ils n'ont rien prédit à ce moment-là alors pourquoi est-ce que je devrais les croire maintenant? se demande Tullio Cedraschi. Ils ont absolument tort. »
Il accuse Alan Greenspan d'avoir laissé et encouragé, via la déréglementation, la croissance de plusieurs bulles subséquentes entraînant ultimement la crise actuelle. Il a aussi souligné la responsabilité du président sortant Georges W. Bush qu'il qualifie de président le « moins compétent » de l'histoire américaine.

Tullio Cedraschi estime que le système capitaliste survivra à cette crise et continuera de créer de la richesse principalement grâce à des entrepreneurs attendant d'émerger un peu partout dans à travers le monde.

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