Mardi soir, le patron de la SEC, Christopher Cox, a ordonné une enquête interne sur les dysfonctionnements au sein de ses services et a émis des critiques virulentes à l'encontre des membres de son équipe. L'organisme n'a pas apporté de réponse dans le bref communiqué via lequel il révèle l'enquête de 2007.
L'attitude de la SEC a déjà soulevé des questions lors de deux affaires précédentes impliquant des figures influentes de Wall Street ou des sociétés d'investissement renommées.
Dans le cas de Madoff, un responsable de la surveillance financière, Harry Markopoulos, s'était plaint auprès des membres de la SEC de Boston en mai 1999. Il leur avait expliqué à l'époque qu'ils devraient enquêter sur le gérant de fonds, car il était impossible d'obtenir le type de bénéfices réalisés de manière légale.
Mais la SEC de Boston a déjà été accusée par le passé d'avoir ignoré la plainte légitime d'un informateur, dans une affaire qui a conduit la direction de ce service à démissionner en 2003.
Bernard Madoff avait ses entrées à Wall Street, au Capitole et dans les quartiers généraux de la SEC en tant qu'ancien patron du Nasdaq. Avec ses salariés, il a contribué depuis 2001 à financer des campagnes électorales au niveau fédéral, à hauteur d'au moins 267 000 $ US. Le principal bénéficiaire, le sénateur démocrate Charles Schumer, membre de la commission des affaires bancaires au Sénat, a reçu 32 000 $ US. Par ailleurs, Bernard Madoff a aussi dépensé au moins 400 000 $ US en lobbying à Washington depuis 2001.
Dans le même temps, le budget de la SEC _ actuellement juste en-dessous de 1 milliard $ US _ n'a pas augmenté au même rythme que l'explosion de la charge de travail, du fait de la complexification des marchés et des effets de la crise financière mondiale.