"Une fille ordinaire à la vie extraordinaire"

Publié le 21/02/2009 à 00:00

"Une fille ordinaire à la vie extraordinaire"

Publié le 21/02/2009 à 00:00

Par Pierre Théroux

Et une auteure très prolifique, on le sait. Elle vient de passer le cap des 1 500 épisodes du feuilleton quotidien Virginie, en plus d'avoir écrit, ces douze dernières années, des séries comme Fortier, Music-Hall et Urgence, ainsi que le récent long métrage Le piège américain.

Si elle avait à écrire une série mettant en vedette un entrepreneur, quel genre de personnage verrions-nous à l'écran ? "Elle porterait des robes et des jeans au lieu du traditionnel tailleur", établissant d'entrée de jeu qu'il s'agirait d'un rôle féminin.

"Ce serait une jeune femme de 30 ans, très brillante avec un quotient intellectuel d'au moins 150, baveuse, efficace et avec un très bon sens de l'humour. Probablement une Lion, ascendant Scorpion", précise-t-elle, sourire en coin. Sauf l'âge, seriez-vous en train de vous décrire ? "Non, on parle d'une héroïne, ce que je ne suis pas."

À l'image de ses personnages de télévision Virginie ou Fortier, Fabienne Larouche est néanmoins de cette lignée de femmes fortes, de tête. Comme l'ont été avant elle sa mère et sa grand-mère, sources d'inspiration.

"Elles se sont battues pour les droits des femmes. Ma mère était enseignante dans les écoles de campagne. Elle a milité pour la mise sur pied de syndicats. Comme je viens d'une famille où les femmes travaillent, j'ai su très tôt que j'irais à l'université et que je travaillerais pour gagner ma vie. Ma mère m'a rapidement fait comprendre que la liberté passait par l'indépendance financière."

C'est maintenant au tour de cette femme d'action d'avoir de l'ascendant.

Visionnez l'entrevue vidéo:

 

Journal Les Affaires - Un récent sondage CROP-Les Affaires-Knightsbridge vous plaçait dans le top 10 des leaders qui inspirent le plus les Québécois. Qu'en pensez-vous ?

Fabienne Larouche - C'est très flatteur et une belle reconnaissance. D'autant qu'on m'y décrit comme travailleuse et déterminée. Ma plus grande qualité, c'est sûrement d'être travaillante. Si j'ai une influence sur les gens avec qui je collabore, elle vient de là. Aussi, parce que je mets la main à la pâte, que je ne vis pas dans une tour d'ivoire. Les gens aiment aussi les personnes passionnées, sincères, intègres; ils ont peut-être perçu ça de moi.

JLA - N'avez-vous pas conscience de votre rôle dans la société, de votre influence ?

F.L. - Mon rôle, c'est un travail de création. Je ne pense pas à l'influence que je peux avoir. Il y a un échange entre les téléspectateurs et moi. Ce que j'écris dans Virginie, c'est un partage de valeurs, un dialogue.

JLA - À écrire autant, en plus de votre chapeau de productrice, vous devez travailler au moins 60 heures par semaine et être très disciplinée.

F.L. - J'écris entre 6 et 12 heures par jour, selon la série ou la complexité des personnages du moment. Je travaille rarement le soir ou les fins de semaine, mais je suis très efficace. Il ne faut pas que je déroge à ma routine. Si un jour où je n'écris pas un épisode, je sais que je devrai en écrire deux le lendemain, comme me l'a déjà appris Lise Payette. D'autant qu'il y a aussi les réunions téléphoniques, puis les montages et la musique des émissions qui passent sous mon approbation. Je suis un peu contrôlante !

JLA - D'où l'importance d'avoir une bonne équipe, d'être bien entourée ?

F.L. - C'est comme un club de hockey. Si chaque personne fait bien son travail, l'oeuvre, le produit, sera de qualité et apprécié. Là encore, la pierre angulaire, c'est l'efficacité.

JLA - Vous êtes auteure, mais aussi femme d'affaires. Comment voyez-vous ce rôle ?

F.L. - Je suis devenue productrice par la force des choses. Entreprendre, c'est avoir envie de se battre, de saisir l'occasion. J'en reviens encore à l'exemple du hockey : il faut vouloir la rondelle, aller la chercher dans le coin de la patinoire, montrer de l'intensité. Steve Jobs représente bien ma conception de l'entrepreneuriat : créativité, audace, passion. Par contre, les hauts dirigeants qui s'en mettent plein les poches, c'est indécent. Il faut savoir redonner à la société, donner au suivant.

JLA - Qu'est-ce qui vous anime encore, qui vous motive ?

F.L. - Le plaisir ! J'ai une vie fantastique. Jusqu'à 28 ans, je ne savais même pas que j'allais être auteur, et encore moins que je pourrais en vivre. Maintenant, tous les matins, je me dis wow ! J'ai tout ça à faire. J'écris des histoires et les gens aiment ça. Je suis une fille ordinaire qui a une vie extraordinaire.

JLA - Une vie dont vous profitez donc pleinement...

F.L. - Il faut vivre à fond la caisse, à 150 milles à l'heure, parce que demain ça peut finir. Ado, je m'ennuyais. Je lisais sur la vie de femmes comme Jackie Kennedy et la princesse de Monaco, des destins de femmes fabuleux, et je me demandais comment rendre ma vie intéressante. Je me suis organisée pour avoir du plaisir. L'ennui a été pour moi un grand moteur pour faire des choses, les provoquer.

pierre.theroux@transcontinental.ca

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