" Nous bâtissons une société plus forte "

Publié le 05/12/2009 à 00:00

" Nous bâtissons une société plus forte "

Publié le 05/12/2009 à 00:00

S'il y avait un domaine où les rendements de la Caisse de dépôt et placement du Québec faisaient des envieux, c'était bien l'immobilier. Jusqu'en février dernier du moins. Les investissements réalisés dans ce secteur ont alors contribué de beaucoup aux pertes de l'institution au cours de son exercice de 2008, alors que leur valeur fondait de plus de 20 %.

Puis, en août, la Caisse dévaluait ses investissements immobiliers de quatre milliards de dollars, une perte attribuable à son portefeuille de dettes immobilières de second rang (prêts mezzanines), plus risquées que les hypothèques.

La plus importante caisse de retraite du pays est-elle tirée d'affaire en ce qui a trait à ce type d'investissements ? Entrevue avec René Tremblay, premier vice-président, immobilier, de la Caisse, en poste depuis le début de 2009.

Les Affaires - Devrez-vous hausser le montant de la dévaluation que vous avez enregistrée en août sur votre portefeuille immobilier ?

René Tremblay - Je ne le sais pas encore. En ce qui a trait à notre portefeuille de dettes immobilières, pour les six derniers mois, je ne m'attends pas à des surprises. Dans l'immobilier, la situation s'améliore. L'année 2009 a été pleine de défis, mais le portefeuille continue à produire des revenus. Nous avons peu de baux qui arrivent à terme aux États-Unis. Le problème, c'est que nos immeubles perdent tout de même de la valeur !

L.A. - Quel genre de transactions effectuez-vous en ce moment ?

R.T. - Nous tentons de profiter des occasions que procurent les écarts des marchés. Nous pouvons vendre des immeubles décotés de seulement 10 ou 5 %, pour investir dans d'autres édifices, qui ont perdu 40 % de leur valeur. Dans les marchés où il y a eu peu de perte de valeur, comme le Canada, nous vendons certains immeubles. Par exemple, nous avons annoncé la vente d'un centre commercial à Calgary. Comme nous en avons construit un autre plus important juste à côté, c'était logique que nous le vendions pour rationaliser notre portefeuille.

Mais le marché du Royaume-Uni, lui, a été touché de façon très grave et nous y sommes très peu présents. Quand nous irons, nous arriverons en fin de cycle. Nous suivrons aussi le marché espagnol, mais là-bas, cela prendra plus de temps avant que les valeurs recommencent à augmenter.

L.A. - Pourquoi était-ce devenu nécessaire d'intégrer la filiale d'hôtels et d'immeubles multirésidentiels Cadim à SITQ, responsable du secteur des immeubles de bureaux auparavant ?

R.T. - Ce n'était pas nécessaire, c'était bénéfique. Cela permet d'effectuer plus facilement des opérations d'arbitrage, comme par exemple de vendre un hôtel dans tel pays, pour investir dans le secteur des immeubles de bureaux ailleurs. Je suis très satisfait de l'intégration. Nous bâtissons une société plus forte, plus diversifiée. Dans la nouvelle SITQ, grâce à la spécialisation dans le bureau, les hôtels, le multirésidentiel et les fonds immobiliers, il y a une belle complémentarité.

L.A. - En avril, Otéra Capital, votre filiale de prêts immobiliers, a fait une croix sur un prêt de 130 millions de dollars américains fait aux propriétaires du 1330, avenue of the Americas, à New York. Pour se rembourser, Otéra a fait vendre ce gratte-ciel de 42 étages à l'encan et l'a racheté pour 100 000 $, en plus de rembourser les 240 millions de l'hypothèque à la Deutsche Bank. Allez-vous récupérer l'argent investi dans cet édifice ?

R.T. - Otéra gère l'immeuble pour en tirer le maximum de valeur. À ce jour, nous sommes un peu au-dessus de nos attentes. C'est clair que nous récupérerons une partie de notre prêt mezzanine là-bas.

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