Vers une entente nord-américaine sur le climat?

Publié le 27/06/2016 à 11:28

Vers une entente nord-américaine sur le climat?

Publié le 27/06/2016 à 11:28

Par AFP

(Photo: 123rf.com)

Les dirigeants des États-Unis, du Mexique et du Canada s'efforceront mercredi, lors d'un sommet à Ottawa, de définir en commun les moyens de lutter contre les effets du réchauffement climatique au niveau du sous-continent nord-américain.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau et ses hôtes, les présidents Barack Obama et Enrique Peña Nieto, devraient également profiter de cette rencontre pour échanger leurs analyses sur l'incertitude créée par le choix d'une majorité de l'électorat britannique de quitter l'Union européenne. M. Trudeau pour le Canada, dont la chef d'Etat est la reine Elizabeth II, et Barack Obama, avaient ardemment appelé les Britanniques à voter pour rester au sein de l'UE. 

Les trois pays, liés depuis 1994 par l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena), se réunissent généralement une fois par an lors d'un sommet dit des «Trois amigos». Présidé pour la première fois par M. Trudeau, ce sommet sera à l'inverse le dernier pour le locataire de la Maison Blanche.

«Clairement, le changement climatique et les initiatives en matière de croissance (économique) propre seront au cœur de plusieurs de nos discussions», a indiqué M. Trudeau, lors d'une récente conférence de presse.

Ottawa entend profiter de l'édition 2016 pour discuter aussi de création d'emplois et de mesures que les trois dirigeants souhaitent prendre «collectivement pour créer une économie plus intégrée, durable et compétitive sur la scène mondiale», ont précisé les services du Premier ministre. 

Barack Obama, dont la présidence s'achève en janvier prochain, profitera de ce déplacement à Ottawa pour s'adresser aux parlementaires canadiens. Ceux-ci sont en vacances depuis quelques jours mais reviendront siéger mercredi pour l'écouter.

M. Trudeau avait été reçu en mars à la Maison Blanche, une visite qui marquait un net réchauffement des relations entre les deux pays, après le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui s'était montré peu soucieux de lutte contre le changement climatique.

Pendant cette visite, les deux pays avaient annoncé un objectif commun de réduction de leurs émissions de méthane du secteur pétrolier et gazier, s'engageant à une réduction de ces émissions de 40 à 45% d'ici 2025 par rapport à leur niveau de 2012. Le méthane, composant clé du gaz naturel, est un puissant gaz à effet de serre, vingt-cinq fois pire que le dioxyde de carbone (CO2).

Aligner nos positions 

M. Trudeau a laissé entendre la semaine dernière qu'il souhaiterait voir le Mexique suivre cet exemple. 

«Sur ces questions comme sur d'autres, nous,- les trois partenaires de l'Alena -, cherchons à aligner nos positions autant que possible pour démontrer (...) que créer de la croissance et protéger l'environnement pour les générations futures ne sont pas des objectifs opposés, mais bien au contraire complémentaires au 21e siècle», a-t-il dit. 

Six organismes de recherche des trois pays ont plaidé dans un rapport la semaine dernière que le sommet devrait être l'occasion «de lancer des initiatives trilatérales ambitieuses sur le climat et l'énergie».

Soulignant que les positions des trois pays sont plus proches que jamais sur le climat, ces organismes conduits par le Center for American Progress, jugent que cet «alignement crée une occasion unique pour lancer une stratégie coordonnée sur le climat et faire avancer la transition vers une énergie propre sur le continent».

Le dernier sommet trilatéral s'était déroulé au Mexique en 2014. L'édition 2015 prévue au Canada n'avait pas eu lieu, en raison de différends entre le Canada et ses partenaires. 

Avant Ottawa, où il aura des entretiens bilatéraux avec M. Trudeau la veille du sommet, M. Peña Nieto est attendu lundi à Québec pour la première visite officielle d'un président mexicain dans la province francophone depuis 25 ans.

Le Mexique attend notamment du Canada qu'il lève l'obligation de visa imposée aux visiteurs mexicains depuis 2009, un important irritant entre les deux pays.

Pendant sa campagne électorale victorieuse, Justin Trudeau avait affirmé «l'engagement d'éliminer cette exigence» de visa, a rappelé la semaine dernière la ministre mexicaine des Affaires étrangères Claudia Ruiz Massieu.

Depuis l'entrée en fonction de M. Trudeau en novembre, les deux gouvernements ont «travaillé pour que cette exigence soit retirée», a-t-elle ajouté en laissant présager «une annonce» sur cette question.

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