Les fonctionnaires fédéraux se penchent sur les compétences de l'avenir

Publié le 29/07/2019 à 06:46

Les fonctionnaires fédéraux se penchent sur les compétences de l'avenir

Publié le 29/07/2019 à 06:46

Par La Presse Canadienne

Les ministères fédéraux ne peuvent pas prédire quels seront les emplois du futur et ignorent quelles seront les exigences des entreprises sur le plan des qualifications, car celles-ci changeront de plus en plus fréquemment, ont appris des cadres supérieurs de la fonction publique.

Les sous-ministres ont reçu une volumineuse documentation au moment où ils se préparent en vue des élections d'octobre et des nouvelles priorités que pourraient établir des libéraux reportés au pouvoir ou un gouvernement issu d'un autre parti.

Une série de notes et de longs exposés détaillés indiquent qu'une grande partie du travail du prochain gouvernement est déjà sur les voies. Plus d'une centaine d'idées de politiques à des degrés d'ambition différents circulent depuis octobre 2018. Un certain nombre d'entre elles ont été choisies et modifiées pour correspondre au programme déclaré du parti vainqueur. Elles seront présentées au prochain gouvernement après les élections.

Les détails de ces politiques ont été caviardés des documents en raison du caractère sensible de ces conseils à réserver au gouvernement.

Toutefois, ce qui ressort de ces documents est le caractère encore vague du rôle que peut jouer le gouvernement fédéral pour faciliter la transition, pour les travailleurs, vers une économie axée sur le numérique.

Dans son dernier budget, le gouvernement libéral avait pourtant mis de côté plus de 1,7 milliard $ sur cinq ans pour créer un crédit d'impôt visant à permettre aux travailleurs de bénéficier de programmes de formation professionnelle à compter de l'an prochain.

Cette absence de précisions ne surprend pas Sean Hinton, le directeur d'une entreprise de la Colombie-Britannique qui utilise l'intelligence artificielle pour identifier les compétences dont les travailleurs auront besoin à l'avenir pour différents emplois. Celles-ci ne sont pas celles auxquelles pensent nécessairement les acteurs du marché du travail.

Les gouvernements ne s'arrêtent qu'à réfléchir aux emplois qui seront automatisés à l'avenir et aux secteurs qui seront frappés par une pénurie de main-d'oeuvre. Cela crée un décalage dans la conception des programmes de formation professionnelle, déplore M. Hinton.

Ce dernier suggère de se concentrer sur les compétences dont l'économie aura besoin plutôt que sur les emplois à pourvoir. Ainsi, les responsables politiques pourraient élaborer des programmes de formation plus utiles.

«Nous sommes en train d'y réfléchir, c'est une chose dont nous pouvons être fiers, souligne-t-il. Il y a beaucoup de pays où ce débat n'a même pas lieu. L'impact sur leur économie et leur société sera profond. Les choses changent si rapidement et ils n'y sont pas préparés.»

Selon l'exposé présenté aux sous-ministres, moins de cinq pour cent des métiers pourraient être entièrement automatisés, transformant les travailleurs occupant ces emplois en chômeurs.

De plus, jusqu'à 10 pour cent des nouvelles professions nécessiteront de nouveaux travailleurs, mais «les personnes qui perdent leur emploi du fait de l'automatisation ne seraient pas à la hauteur des nouveaux emplois dans le secteur des hautes technologies», peut-on lire dans un document obtenu par La Presse canadienne en vertu de la Loi sur l'accès à l'information.

M. Hinton recommande aussi que les discussions sur les politiques à adopter se déroule à des vitesses différentes en fonction des secteurs examinés par le gouvernement. Il évoque des études selon lesquelles un peu plus de la moitié de la population active devra se recycler sur le plan professionnel d'ici 2022. Le gouvernement doit rester à l'avant-garde des besoins du marché du travail, ajoute-t-il en prenant exemple de l'abandon du charbon.

«Ce problème ne concerne pas uniquement les aspects économiques. Il concerne la société, les familles, la dignité et la contribution de chaque personne à sa collectivité. Les gens doivent être préparés aux changements avant qu'ils ne se produisent, pas après.»

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