Déficit : le Bloc présente ses solutions

Publié le 05/10/2009 à 14:26

Déficit : le Bloc présente ses solutions

Publié le 05/10/2009 à 14:26

Par La Presse Canadienne

Souhaitant protéger les moins fortunés et les provinces de la lutte au déficit du gouvernement fédéral, le Bloc québécois a proposé lundi une série de mesures pour permettre à Ottawa de renouer avec les surplus budgétaires.

A l'instar de ses plans de lutte au déficit des dernières années, le parti a suggéré, notamment, une réduction de la taille de la fonction publique fédérale, une baisse des dépenses militaires ainsi qu'une augmentation de l'imposition des pétrolières et des grandes banques.

Le Bloc estime que s'il suivait ses propositions, le gouvernement fédéral pourrait économiser 16 milliards $ par année, conduisant éventuellement à la fin du déficit sans pour autant réduire les transferts aux gouvernements des provinces. Pour l'exercice en cours, le gouvernement fédéral prévoit réaliser un déficit de 56 milliards $.

Et, nouveauté cette fois-ci, le porte-parole du Bloc en matière de finances, Jean-Yves Laforest, et le conseiller économique du parti, Daniel Paillé, ont également proposé, en point de presse à Ottawa, une surtaxe d'un pour cent qui s'appliquerait aux Canadiens les plus riches, ce qui permettrait au gouvernement fédéral d'encaisser des revenus de 1,5 milliard $. Cette mesure s'adresserait aux quelque 450 000 contribuables du pays qui ont des revenus imposables de plus de 150 000 $.

"Ca ne m'impressionne pas de dire qu'il y a un très petit nombre de gens très riches qui paient un bon montant d'impôt", s'est défendu M. Paillé, ajoutant qu'il ne doutait pas qu'une telle mesure aurait l'appui de la majorité des Canadiens.

"Qu'une personne qui a un revenu imposable de 150 000 $ (...), que cette personne contribue 1500 $ de plus pendant deux, trois ou quatre ans, il n'y a personne qui va pleurer dans Hochelaga", a estimé celui qui espère porter les couleurs du Bloc québécois dans cette circonscription montréalaise, à l'occasion d'une élection partielle qui s'y tiendra le 9 novembre.

Outre les Canadiens les plus fortunés, le Bloc québécois veut aussi faire payer les pétrolières et les grandes banques. En leur retirant les privilèges fiscaux dont elles bénéficient et en obligeant les banques à contribuer aux impôts canadiens,

Ottawa pourrait recueillir près de 6 milliards $, selon les bloquistes. Ottawa devrait cependant commencer par "faire le ménage dans (sa) propre cour", a tranché M. Laforest.

"Le gouvernement fédéral a laissé exploser ses dépenses bureaucratiques de façon indécente", a-t-il dénoncé. Citant un rapport du Bloc québécois rendu public en novembre 2007, M. Paillé a avancé que ces dépenses auraient augmenté de 74 pour cent, depuis 1998, pour atteindre 22 milliards $ de plus il y a deux ans.

Une réduction de la taille de la fonction publique permettrait en outre au fédéral d'économiser 8 milliards $ par année, ont plaidé les bloquistes. Le fédéral pourrait, par exemple, ne remplacer qu'un ou deux employés sur trois départs à la retraite.

Finalement, reprenant le slogan de leur dernière campagne publicitaire _ "Deux partis, un regard" _, les bloquistes ont dénoncé les dépenses militaires que prévoient faire libéraux et conservateurs. Le Bloc propose plutôt que tout achat de plus de 100 millions $ soit étudié en comité et qu'un moratoire soit imposé aux acquisitions militaires, ce qui amènerait des économies de 1 milliard $, selon le parti.

Et même si le Bloc québécois a pris l'habitude de faire ce genre de propositions à saveur économique aux gouvernements en place, ce ne sont pas des coups d'épée dans l'eau, selon M. Laforest, car les gouvernements libéraux et conservateurs se sont déjà inspirés de ces idées.

"Si d'autres partis, d'autres membres de la Chambre, veulent prendre ces idées, nous serons très heureux. On n'est pas propriétaires des bonnes idées, si on peut les partager, tant mieux", a pour sa part souligné M. Paillé.

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