L'emploi américain rebondit plus que prévu en juin

Publié le 02/07/2021 à 10:06

L'emploi américain rebondit plus que prévu en juin

Publié le 02/07/2021 à 10:06

Par AFP
Joe Biden

L'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en juin, de quoi conforter la politique de Joe Biden. (Photo: Getty images)

L'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en juin, de quoi conforter la politique de Joe Biden. Mais le marché de l'emploi est loin d'être remis de la pandémie et le chômage affecte toujours plus durement les communautés noire et hispanique.

Le président américain, qui a fait de l'emploi et de la réduction des inégalités socio-économiques ses priorités, devait commenter en milieu de matinée ce rapport de juin.

Au total, 850 000 emplois ont été créés contre 680 000 attendus par un consensus d'analystes, a annoncé vendredi le département du travail.

C'est mieux qu'en mai (559 000) mais il manque toujours 6,8 millions d'emplois comparé à février 2020, soit juste avant le début de la pandémie aux États-Unis qui a plongé la première économie du monde dans la récession comme le reste du globe.

De plus, le taux de chômage est remonté à 5,9% (+0,1 point) le mois dernier avec un nombre de personnes au chômage inchangé (9,5 millions).

Et, les noirs et hispaniques sont toujours les plus durement affectés avec respectivement un taux de chômage de 9,2% et 7,4% contre 5,2% pour les blancs et 5,8% pour les asiatiques.

«Ces données sont considérablement en baisse par rapport à leurs sommets d'avril 2020 mais restent bien au-dessus de leurs niveaux d'avant la pandémie de coronavirus», a noté le ministère dans un communiqué, rappelant qu'en février 2020, le taux de chômage était de 3,5% -- son plus bas niveau en 50 ans -- et que 5,7 millions de personnes n'avaient pas de travail.

«Il manque 6,8 millions d'emplois (...). Il manque encore 5 millions de services, c'est donc là que l'accent sera mis à l'avenir», a estimé l'économiste Joseph Brusuelas de RSM sur Twitter.

Les chiffres du ministère ne donnent qu'une vue parcellaire puisque les données ne sont récoltées que pour la première moitié du mois.

Sans surprise, des gains d'emplois "notables" ont eu lieu dans les secteurs des loisirs et de l'hôtellerie qui ont le plus souffert des restrictions liées à la COVID.

Une campagne de vaccination efficace a permis la réouverture à plein régime de nombreux restaurants, parcs d'attractions, cinémas, etc. Et, avec des Américains dont l'épargne a gonflé pendant la pandémie, des millions de ménages recevant des aides du gouvernement, la demande pour les services a grimpé.

 

Myriade de freins à l'emploi

Le secteur de l'enseignement public et privé a lui aussi fortement recruté avec la perspective de la réouverture des établissements à la prochaine rentrée après être restés portes closes pendant plus d'un an pour certains.

Les économistes s'attendaient à un rapport sur l'emploi solide, certains tablant jusqu'à un million de créations d'emplois.

Mais le marché l'emploi reste confronté à une myriade de difficultés: l'inadéquation entre emplois et profils des chômeurs, le problème de garde d'enfants ou la peur du Covid toujours présente.

Certains chômeurs ont, eux, d'autres aspirations professionnelles et ne sont pas prêts à accepter n'importe quelle offre tandis que certains salariés démissionnent parce qu'ils ne veulent pas revenir au bureau et sont à la recherche d'un emploi en télétravail.

Face à la forte augmentation de l'activité notamment dans les restaurants, les employeurs multiplient les offres assorties de primes substantielles pour motiver les candidats.

Les républicains incriminent, eux, les allocations chômage très généreuses depuis le début de la pandémie qui permettent à certains chômeurs peu qualifiés de gagner plus que lorsqu'ils occupaient des emplois peu rémunérés.

Les États républicains ont ainsi commencé à anticiper le retrait de ces allocations qui doit intervenir début septembre mais leur véritable impact n'apparaîtra que dans les données de juillet.

«Dans l'ensemble, ce rapport signale des progrès progressifs dans le rythme de croissance de l'emploi», a résumé Ian Shepherdson, chef économiste chez Pantheon Macroeconomics.

Jeudi, le Fonds monétaire international a indiqué que l'économie américaine devrait atteindre 7%, le rythme le plus rapide depuis 1984.

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