Dette américaine: les exportateurs québécois pas si inquiets

Publié le 28/07/2011 à 11:28, mis à jour le 29/07/2011 à 13:20

Dette américaine: les exportateurs québécois pas si inquiets

Publié le 28/07/2011 à 11:28, mis à jour le 29/07/2011 à 13:20

Par Mathieu Lavallée

Selon M. Prévost, la situation est déjà plus difficile depuis la dernière récession. Photo : Bloomberg

Les investisseurs sur les marchés financiers sont de plus en plus inquiets devant l'impasse qui persiste à Washington pour le relèvement du plafond de la dette américaine.

Les exportateurs du Québec de leur côté sont plus optimistes, mais restent prudents, affirme Simon Prévost, président de Manufacturiers et exportateurs du Québec.

« Toute cette incertitude n'est pas bonne et peut avoir des impacts concrets, a admis M. Prévost, mais on ne parle pas d'un gouvernement qui va arrêter de fonctionner pendant trois ou six mois. »

À son avis, il n'y a aucun doute sur le fait que les États-Unis se retrouveront en défaut de paiement ou dépasseront, à tout le mois, la date butoir du 2 août avant de conclure une entente au Congrès. Mais quelqu'un mettra de l'eau dans son vin et cela ne durera que quelques jours, pense-t-il.

Dans le pire des scénarios, il envisage une fermeture du gouvernement ou un défaut de paiement qui s'étirerait sur deux à quatre semaines, ce qui diminuerait dans l'immédiat le PIB américain et affecterait ensuite l'économie canadienne. Cela pourrait se concrétiser avec le report de projets d'infrastructures auxquels doivent participer des exportateurs de la province normalement.

Si un impact sur les entreprises québécoises exportant au sud de la frontière est prévisible, M. Prévost n'entrevoit pas de catastrophe pour autant. Déjà, la situation actuelle reste plus sombre que ce qui prévalait avant la récession déclenchée en 2008.

« Avec le Buy American Act, c'est plus difficile depuis la crise », lance-t-il en exemple, puisque cette loi privilégiait les fournisseurs américains pour les travaux publics du plan de relance de Barack Obama.

Quant à ceux qui exportent plutôt des biens de consommation, les ménages américains n'ont pas repris le rythme de dépenses qu'ils avaient auparavant, ajoute M. Prévost. C'est sans compter le secteur immobilier, qui peine aussi à se relever chez l'Oncle Sam.

D'ailleurs, le fait que la reprise économique américaine manque de souffle a incité quelques exportateurs à diversifier leurs marchés, et ceux-ci sont déjà quelque peu en mode urgence. « Ils ont d'autres chats à fouetter », commente M. Prévost. Pour les autres la situation peut devenir un catalyseur les encourageant à développer de nouveaux débouchés. « Cela vient souligner que l'économie américaine peut rester plus fragile à long terme. Ça va faire réfléchir. »

Il ne sous-estime pas les possibilités aux États-Unis pour autant. « Même s'il est déprimé, le marché américain reste un gros marché, capable d'innover et qui a encore une bonne capacité d'emprunt », insiste-t-il. D'autant que la majorité des exportations québécoises sont concentrées en Nouvelle-Angleterre, dans le nord-est du pays. Il reste donc plusieurs autres régions à explorer, plaide M. Prévost.

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