CPE: la ministre LeBel défend ses «offres historiques» aux syndiquées

Publié le 06/12/2021 à 08:06

CPE: la ministre LeBel défend ses «offres historiques» aux syndiquées

Publié le 06/12/2021 à 08:06

Par La Presse Canadienne

En entrevue au 98,5 FM lundi matin, la ministre LeBel a dit trouver «aberrant» que la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, en soit rendue à une grève illimitée, alors que Québec a déposé des «offres historiques». (Photo: La Presse Canadienne)

La présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, défend à nouveau ses offres «historiques» aux travailleuses dans les CPE, alors que la grève illimitée des syndiquées de la CSN se poursuit et que celle des syndiquées de la CSQ doit commencer jeudi.

En entrevue au 98,5 FM lundi matin, la ministre LeBel a dit trouver «aberrant» que la Fédération de la santé et des services sociaux, affiliée à la CSN, en soit rendue à une grève illimitée, alors que Québec a déposé des «offres historiques».

La ministre précise que les augmentations qu’elle offre atteignent maintenant 18 à 20% sur trois ans pour les éducatrices et environ 11% pour les employés de soutien dans les Centres de la petite enfance.

Elle a souligné que les demandes des syndicats de la CSQ et de la FTQ étaient plus raisonnables, alors que celles de la CSN étaient «au plafond».

La grève illimitée des syndiquées de la CSN a commencé mercredi dernier. La Fédération des intervenantes en petite enfance, affiliée à la CSQ, a annoncé vendredi dernier qu’elle déclenchera à son tour la grève illimitée à compter de jeudi, à moins de progrès significatifs aux tables.

 

Soutien de l’opposition

Les trois centrales syndicales impliquées dans le conflit de travail en CPE, ainsi que les trois partis d’opposition et des regroupements de parents et de travailleuses non syndiquées, ont appelé dimanche le premier ministre François Legault «à s’impliquer directement dans le dossier».

«Avec ce qu’on a sur la table, on a vraiment besoin d’une intervention, de quelque chose de rapide», a déclaré la représentante de la FSSS-CSN, Stéphanie Vachon, en conférence de presse à Montréal.

La présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon, a de son côté plaidé qu’«il est possible pour le gouvernement et pour le personnel en CPE de sortir la tête haute de ce conflit». 

Pour l’instant, seules les travailleuses affiliées à la FSSS-CSN sont en grève générale illimitée, mais elles pourraient être suivies par leurs consœurs des autres syndicats si aucune entente n’est conclue avant jeudi.

Bien que les parties s’approchent d’une entente au sujet des éducatrices, la principale pomme de discorde demeure le salaire des membres du personnel de soutien, notamment à l’administration, aux cuisines ou à l’entretien, que les syndicats considèrent comme «sous-payés par rapport à leurs collègues» dans les réseaux scolaire et de la santé, comme l’a souligné Mme Grenon.

Vendredi, le gouvernement avait offert une augmentation de 6% à 12,5% sur trois ans, dépendamment du type d’emploi de soutien. En comparaison, la FIPEQ-CSQ demandait jeudi de 13,6% à 14,8%.

«Nous sommes prêts à négocier jours, soirs et nuits (…), ce qu’on veut c’est un règlement», a ajouté la vice-présidente de la FTQ, Sylvie Nelson. Il ne reste au gouvernement, selon elle, «qu’un petit tour de roue à faire» pour apaiser les syndicats.

La présidente du Conseil du Trésor et ministre responsable de l’Administration gouvernementale, Sonia LeBel, avait affirmé vendredi avoir «rejoint les objectifs et les priorités» des syndicats en ayant bonifié son offre.

Mme LeBel avait évoqué le 25 novembre dernier la possibilité d’utiliser une loi spéciale pour forcer le retour au travail. Elle avait toutefois dit préférer s’entendre à la table de négociations.

Le porte-parole libéral en matière de Famille, Marc Tanguay, souhaite que M. Legault «utilise les 6 milliards $» reçus du fédéral pour permettre de meilleures conditions de travail en CPE et ainsi valoriser les travailleuses du domaine. Le montant avait pour but d’aider à améliorer le réseau, comme Ottawa accordait du financement à d’autres provinces pour leur permettre d’émuler le système québécois.

«Si vous vous obstinez à ne pas écouter les travailleurs et travailleuses, c’est une de vos promesses que vous allez briser», a renchéri la coporte-parole de Québec solidaire, Manon Massé. Elle a dit craindre que des conditions jugées insuffisantes fragilisent un réseau déjà en pénurie de personnel, alors que le gouvernement travaille pour créer 37 000 nouvelles places en service de garde d’ici 2025.

Véronique Hivon, porte-parole du Parti québécois en matière de Famille, a décrit les démarches des syndicats comme «un combat pour la justice, pour l’équité et pour le respect», comme le bon fonctionnement des CPE est d’après elle nécessaire à «la conciliation famille -travail» et à «la présence des femmes sur le marché du travail».

Cet article a été produit par Clara Descurninges avec le soutien financier des Bourses Facebook et La Presse Canadienne pour les nouvelles.

 

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