Photo : Rachel Côté
Depuis la jeune vingtaine, François Messier achetait des maisons, les rénovait, les habitait puis les revendait. Il a la brique et le mortier dans le sang ! Mais il y a trois ans, alors qu'il était directeur des ressources humaines (RH) de Rogers Communications, son entreprise a opéré une importante réorganisation.
«J'aurais pu rester, mais après 25 ans dans les RH, j'ai vu là une belle occasion de vivre ma passion pour les maisons», raconte M. Messier, qui est devenu agent immobilier pour Royal LePage dans Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal.
Le directeur des RH a pris une pause de six mois au cours de laquelle il a beaucoup voyagé. «J'avoue que la tentation de la facilité, c'est-à-dire de retourner aux RH, m'est venue à l'esprit à plusieurs reprises, mais je me suis dit qu'à mon âge, si je ne prenais pas le virage, ce serait trop tard après», explique M. Messier, 51 ans.
Comme il le dit lui-même, ce n'est pas évident de passer du statut d'expert dans son secteur d'activité à celui de débutant dans un autre secteur. «Tu perds la notoriété que tu avais dans ton milieu. J'ai dû retourner sur les bancs de l'école. Entre le rêve et la réalité, il y a une marge.»
Même si, après trois ans, il n'a pas encore retrouvé le salaire qu'il gagnait chez Rogers et que ses amis se sont posé des questions sur sa santé mentale, M. Messier, qui n'a ni conjointe ni enfant, est convaincu qu'il a fait le bon choix. «Quand je serai vieux, je pourrai dire que je n'ai pas fait la même chose toute ma vie. Pour moi, c'est valorisant.»
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