Achat d'Énergie NB : Thierry Vandal répond à nos questions

Publié le 29/10/2009 à 11:09

Achat d'Énergie NB : Thierry Vandal répond à nos questions

Publié le 29/10/2009 à 11:09

«C’est pour nous une bonne transaction», affirme Thierry Vandal. Photo : LesAffaires.com

En entrevue avec LesAffaires.com, le président d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, affirme que cette transaction de 4,75 milliards de dollars, pour l’acquisition de l’essentiel des actifs d’Énergie Nouveau-Brunswick (ENB), est avantageuse pour le Québec.

La direction de la société d’État affirme qu'elle vient ainsi d’augmenter de 20 % sa capacité de transport d’électricité vers la Nouvelle-Angleterre.

PLUS : Shawn Graham lance une consultation sur YouTube

PLUS : Énergie Nouveau-Brunswick en chiffres

PLUS : Le protocole d'entente entre Québec et Fredericton (pdf)

PLUS : Calendrier jusqu'à la clôture de l'entente (pdf)

Les deux sociétés d’État en sont arrivées à une entente de principe en ce sens et l’annonce en a été faite ce matin par les premiers ministres Jean Charest et Shawn Graham.

En versant 4,75 milliards (G) $, Hydro Québec devient propriétaire de l’ensemble des réseaux de distribution et de transport d’ENB. Elle acquiert également sept centrales hydroélectriques, deux centrales thermiques et la centrale nucléaire de Point Lepreau.

Une rumeur persistante évaluait la transaction à près de 10 G$, mais le montant final est moindre puisqu’Hydro-Québec n’achète pas toutes les centrales thermiques et ne prend pas à sa charge la dette d’ENB, qui se monte à 3,5 G$. La taille de ce passif, qui représente à lui seul 36 % de la dette du Nouveau-Brunswick, expliquerait en partie la vente de la société.

« Les discussions ont commencé en juin passé et se sont accélérées cet automne », a déclaré le président d’Hydro-Québec, Thierry Vandal, en entrevue avec LesAffaires.com. On prévoit que l’entente finale sera signée à la fin de mars 2010.

Un premier versement de 2,8 milliards

Dans un premier temps, Hydro-Québec paiera 2,8 G$. On attendra la fin de la réfection de la centrale de Point Lepreau, dont les coûts doivent être assumés par le Nouveau-Brunswick (et peut-être Énergie atomique du Canada), pour en prendre formellement possession et acquitter le solde, environ 2 G $, dans un an. « Point Lepreau sera en parfait ordre de marche lorsqu’elle passera sous le contrôle d’Hydro », précise M. Vandal.

En échange, Hydro-Québec s’engage auprès des usagers du Nouveau-Brunswick à geler pour cinq ans les tarifs résidentiels et commerciaux, qui atteignent 11 cents le kWh. Le tarif industriel, actuellement de 7 cents, sera substantiellement réduit puisqu’il sera ramené au niveau de ce qui est payé au Québec, environ 5 cents. Au-delà de cette période de cinq ans, c’est la Régie de l’énergie provinciale qui déterminera la hauteur des hausses que pourra obtenir Hydro-Québec.

La porte d’entrée vers les États-Unis

« C’est pour nous une bonne transaction, nous nous attendons à un rendement sur l’équité de plus de 10 % », dit Thierry Vandal. « Nous gagnons de plus quelque 380 000 clients, soit environ 10 % de notre base québécoise, tout en obtenant une porte d’entrée additionnelle vers la Nouvelle-Angleterre du fait des interconnexions existantes. »

Ce dernier élément pèse lourd dans la balance : la capacité de transport d’ENB vers le Maine atteint théoriquement 1000 MW. Hydro-Québec, qui en utilisait déjà 300 MW par contrat, pourra maintenant ajouter pratiquement tout le reste pour alimenter ses clients américains.

Encore de l’opposition

Il reste encore des étapes à franchir avant la signature finale de l’accord, qui soulève de l’opposition à l’interne, au Nouveau-Brunswick, où on ne manquera pas de faire remarquer que c’est la première fois qu’une province canadienne vend une société d’État du genre à un voisin. Le premier ministre de Terre-Neuve et du Labrador, Danny Williams, a déjà fait connaître son mécontentement, lui qui songe à faire transiter la future production électrique du Labrador vers le Nouveau-Brunswick via un câble sous-marin dans le Golfe du Saint-Laurent pour atteindre la Nouvelle-Angleterre sans passer par le Québec.

Thierry Vandal écarte du revers de la main l’idée qu’Hydro-Québec cherche ainsi à lui barrer la route. « En Amérique du Nord, les réseaux sont ouverts, et on ne peut pas refuser le passage à quiconque veut utiliser les lignes de transmission locales pour faire passer son électricité. Il suffit de s’entendre sur le prix, et le calcul est établi en fonction des coûts. Dans ce sens, la situation ne change pas, qu’il s’agisse d’Énergie Nouveau-Brunswick ou d’Hydro-Québec. »

Pas d’effet sur les tarifs québécois

Il souligne également que la transaction n’aura aucun impact sur les tarifs en vigueur au Québec. « Il s’agit en fait d’une extension naturelle de nos activités », dit-il. Le financement viendra d’une émission d’obligations, à la hauteur de 4 G$, Hydro-Québec assumant le reste à partir de ses fonds propres.

 

À la une

Le Québec pâtira-t-il de la guerre commerciale verte avec la Chine?

17/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Les producteurs d’acier craignent que la Chine inonde le marché canadien, étant bloquée aux États-Unis.

Bourse: Wall Street finit en ordre dispersé, le Dow Jones clôture au-dessus des 40 000 points

Mis à jour le 17/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de New York a terminé en ordre dispersé.

À surveiller: AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed

17/05/2024 | Charles Poulin

Que faire avec les titres AtkinsRéalis, Boralex et Lightspeed? Voici des recommandations d’analystes.