(Photo: LesAffaires.com)
Le détaillant de vêtements pour femmes Reitmans (Tor., RET.A) supprime 10% de sa main-d’œuvre à son siège social montréalais, ce qui résulte en l’abolition de 77 postes.
La direction de la société explique qu’elle souhaite ainsi réduire ses coûts d’exploitation. Cet exercice entraînera des indemnités de départ d'environ 2 millions de dollars pour le quatrième trimestre de l’exercice financier de la société se terminant le 30 janvier 2016.
Reitmans soutient qu’elle économisera ensuite 6 millions de dollars par année, sommes qui seront ensuite «réinvesties pour soutenir la stratégie de croissance de l'entreprise.»
«Ces ajustements à la structure de coûts visent à renforcer la société afin qu'elle puisse mieux faire face au contexte de plus en plus concurrentiel et difficile dans lequel elle opère et à pallier aux pressions causées par un dollar canadien plus faible», lit-on dans un communiqué.
Les mises à pied ne proviennent pas d’un nouveau sentiment d’urgence lié à la moins bonne conjoncture ou à la chute rapide du huard qui fait bondir les coûts d’achat de marchandises achetées à l’étranger et qui pèse sur sa marge brute.
Reitmans a plutôt revu tous ses processus depuis deux ans et change ses façons de faire.
«Quand tu transformes ta chaîne d’approvisionnement par exemple c’est sûr qu’il y a un impact. Nous faisons les choses différemment et ça demande de nouvelles compétences. Nous embauchons encore pour le commerce en ligne», a indiqué en entrevue le chef de l'exploitation et président, commerce de détail, Walter Lamothe.
Les ventes en ligne sont encore modestes, mais elles ont bondi de 40% pour les cinq semaines terminées le 2 janvier et de 53,7% pour les deux premiers mois du quatrième trimestre qui sera dévoilé en mars.
Même s’il ne peut pas promettre d'éviter d'autres mises à pied, M. Lamothe estime avoir largement complété la rationalisation envisagée. «Nous sommes en bonne posture par rapport au plan de match. Ça a été une grosse journée ici pour tout le monde», a-t-il dit.
Le dirigeant ne perd pas confiance dans le plan de relance, mais reconnaît qu'il prend plus de temps que prévu.
"Le repositionnement de nos enseignes et nos campagnes de marketing fonctionnent. Les clientes nous le disent à la caisse et nos ventes s’améliorent aussi de belle façon depuis le mois d’août», ajoute M. Lamothe.
Au troisième trimestre, les ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an ont augmenté de 4,8%. Celles du quatrième trimestre avaient crû de 3,7% jusqu’au 2 janvier, malgré le temps doux de décembre qui a nui aux ventes de vêtements d’extérieur.
À lire également: Reitmans: le huard fait mal, son action perd 5,5%
Reitmans s'attaque au marché de Lolë et Lululemon
«Notre industrie et nos clients évoluent plus rapidement que jamais auparavant. Par conséquent, nous devons augmenter de manière significative notre agilité et améliorer notre efficacité. Notre capacité à répondre rapidement à ces nouvelles exigences et à continuer à nous réinventer sera déterminante pour notre croissance à long terme et notre succès futur», a aussi déclaré M. Lamothe.
Reitmans compte 10 000 employés au Canada et exploite plus de 700 magasins sous les bannières Reitmans, Penningtons, Addition Elle, RW&CO., Thyme Maternité, Hyba et Smart Set.
Un actionnaire satisfait
Un actionnaire de Reitmans, François Parenteau, du Fonds Defiance, salue les nouveaux efforts de la société pour se redresser, après des années de laissez-faire.
«Le détaillant pose les gestes qu’il faut. Tout est sur la table. Ça me plait», dit-il entrevue.
L’amateur de titres malaimés se dit bien content de conserver son placement jusqu’à ce que sa valeur soit reconnue. En attendant, le gestionnaire reçoit un dividende de 5,3%.
Le titre de la société a recué de 3,3%, à 3,79$ à la Bourse de Toronto jeudi portant à 7% sa perte depuis le début de l'année.
L'action, qui a touché un creux annuel de 3,75$ en cours de séance, s'échange au même cours qu'elle avait en 2002.
