La Vie en Rose: Sortir du Moyen-Orient

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Juin 2018

La Vie en Rose: Sortir du Moyen-Orient

Offert par Les Affaires


Édition du 16 Juin 2018

La Vie en Rose compte 237 boutiques de lingerie dans 126 villes canadiennes.

Après presque 15 ans de présence au Moyen-Orient, la Vie en Rose cherche à réduire l'importance de cette région du monde dans son portefeuille.

Débarquée en Arabie Saoudite en 2004, l'entreprise québécoise exploite aujourd'hui 84 boutiques dans 10 pays du Moyen-Orient, soit 88 % de son éventail de boutiques (95) à l'extérieur du Canada.

Or, les conflits régionaux finissent par se faire sentir, soutient François Roberge, PDG de la Vie en Rose. Une situation qui le pousse aujourd'hui à tenter de répartir son risque en explorant d'autres coins du monde. « Ce qui se passe en Syrie a un impact sur le Liban et la Jordanie. Le Qatar est en chicane avec l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis. Il y a aussi les troubles au Yémen, en Irak et en Iran (...). Et je ne vous parle pas d'Israël. (...) Ce sont tous des pays voisins, à une heure de vol les uns des autres. Qu'on le veuille ou non, tout cela finit par avoir un impact sur l'insécurité des consommateurs. »

Il faut comprendre, dit-il, qu'une part non négligeable du chiffre d'affaires de ces pays est liée au tourisme. La ville de Dubaï, par exemple, est devenue une immense plaque tournante pour les touristes en provenance d'Europe, de l'Inde et de l'Asie. Elle accueille 100 millions d'étrangers par année. Le moindre trouble se fait sentir sur le tourisme, et le commerce par ricochet.

« Cette région est un super moteur économique, insiste M. Roberge. En contrepartie, il y a des conflits régionaux avec lesquels il faut vivre. (...) Tu sens que c'est quand même une poudrière. (...) Or, moi, je suis là pour faire du commerce, pas de la politique. Des fois je regarde tout cela et je me dis : « My God! ; j'ai quand même choisi une région où il y a de l'action ! » »

La Vie en Rose dit ne pas enregistrer de pertes au Moyen-Orient. Les performances actuelles n'ont cependant plus rien à voir avec les 20 % de croissance annuelle qu'elle a déjà connue là-bas. La performance du Qatar est par exemple en baisse de 40 % actuellement, reconnaît M. Roberge. « C'est normal, puisque mon partenaire ne peut plus rien recevoir des Émirats arabes unis. Comme il ne peut plus rien envoyer directement par avion, il lui faut tout livrer par camion, en passant par Oman. Bref, une livraison qui pouvait lui prendre trois jours auparavant lui prend aujourd'hui six semaines. »

Voilà le genre de complication qui incite aujourd'hui la direction à dénicher « deux ou trois nouveaux pôles (de commerce) » qui lui permettraient de compenser pour l'instabilité qu'elle dit vivre là-bas. Elle a déjà décidé de déménager l'entrepôt qu'elle exploitait encore récemment à Dubaï, et l'embauche d'une nouvelle vice-présidente au développement devrait lui permettre d'accélérer son travail de prospection de nouveaux marchés.

Enfin, malgré son désir de répartir son risque dans d'autres régions du globe, le président de la Vie en Rose affirme n'avoir jamais sérieusement considéré de quitter complètement le Moyen-Orient. « Ce n'est pas dans ma nature. Je crois toujours qu'on peut rendre ça possible. Quand je ferme une boutique, c'est que vraiment ça va mal. »

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