La sécurité dans le transport aérien inquiète aux États-Unis

Publié le 28/12/2009 à 11:09

La sécurité dans le transport aérien inquiète aux États-Unis

Publié le 28/12/2009 à 11:09

Par La Presse Canadienne

Le gouvernement américain a beau assurer que le dispositif de sécurité hérité du 11-Septembre a normalement fonctionné, le renforcement immédiat des contrôles et la révision des procédures après l'attentat manqué de samedi contre un vol Amsterdam-Detroit de la Northwest Airlines suggère un embarras, que l'opposition républicaine ne manque pas d'exploiter.

"L'enquête vérifiera si des signes sont passés inaperçus, si des procédures peuvent être modifiées", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, dimanche sur la chaîne ABC.

Barack Obama, en vacances à Hawaï, devait s'exprimer dans la journée depuis la base des Marines de Kaneoho, selon le service de presse de la présidence.

Le gouvernement a ordonné une révision des listes des voyageurs à risque et des méthodes de détection des explosifs sur les passagers des avions. Les Etats-Unis ont consacré des milliards de dollars à la sécurité de l'aviation civile depuis les attentats du 11 septembre 2001, quand des pirates d'Al-Qaïda avaient détourné des avions de ligne pour les jeter contre les tours jumelles du World Trade Center à New York et le Pentagone près de Washington.

La plus grande partie de ces sommes a financé des formations et des équipements comme les machines à détecter et analyser les résidus d'explosif, les chiens renifleurs ou une fouille manuelle minutieuse qui, selon certains experts, auraient pu permettre d'empêcher le jeune Nigérian d'embarquer. Mais la plupart des passagers ne sont soumis qu'au portique de détection des métaux.

La secrétaire américaine à la Sécurité intérieure, Janet Napolitano, a admis lundi que, contrairement à ce qu'elle avait soutenu la veille, l'affaire de Detroit révélait des failles dans la sécurité. "Notre système n'a pas fonctionné dans ce cas", a-t-elle reconnu sur la chaîne NBC. "Personne n'en est heureux ou satisfait. Un examen exhaustif est en cours."

"Ce n'est pas rassurant que la secrétaire à la Sécurité intérieure dise que le système a fonctionné", avait souligné dimanche sur CBS le député Peter King, plus haut républicain à la commission de la sécurité intérieure à la Chambre des représentants, dénonçant lui un "échec complet" de la sécurité aéroportuaire.

Selon des sources policières, Umar Farouk Abdulmutallab, Nigérian de 23 ans, transportait le liquide et la poudre destinés à faire sauter le vol 253 le 25 décembre dans un petit sac caché sur sa jambe. Il a été maîtrisé par des passagers et l'équipage juste avant l'atterrissage à Detroit lorsqu'il s'est enflammé en tentant d'allumer son dispositif. Il a affirmé agir pour le compte d'Al-Qaïda. L'avion transportait 278 passagers et membres d'équipage.

Harold Demuren, à la tête de l'Autorité nigériane de l'aviation civile, a précisé que le jeune homme était arrivé à Lagos le 24, en provenance d'Accra, Ghana, sur un vol KLM, et qu'il avait acheté son billet Lagos-Detroit via Amsterdam le 16 décembre.

Abdulmutallab figurait depuis novembre dans une base de données de personnes soupçonnées de relations terroristes mais que les informations concernant ses activités étaient insuffisantes pour l'interdire de vol. En revanche, la Grande-Bretagne l'avait interdit d'entrée sur son territoire, mais pas de transit, après lui avoir refusé un visa d'études en mai.

Le secrétaire de l'Intérieur, Alan Johnson, a précisé que les services de sécurité cherchaient à savoir si le jeune homme s'était radicalisé pendant ses études au Royaume-Uni.

C'est ce que soupçonne sa famille. Fils d'un riche banquier, Umar Farouk Abdulmutallab a suivi des cours d'ingénierie et de finance à Londres de 2005 à 2008 puis a vainement demandé un nouveau visa l'an dernier. Il a aussi étudié pendant environ les sept premiers mois de cette année à l'université australienne Wollongong de Dubaï, a déclaré un responsable de l'établissement à l'Associated Press. Le père de Farouk, Alhaji Umar Mutallab, s'était inquiété de sa radicalisation religieuse auprès de l'ambassade américaine au Nigeria.

La famille affirme dans un communiqué diffusé lundi que le jeune homme avait "disparu et cessé toute communication pendant ses études à l'étranger", et que son père avait contacté les services de sécurité nigérians il y a deux mois, puis les services étrangers.

L'attentat a échoué parce que la combinaison de pentrite, un puissant explosif, et d'un explosif liquide apparemment à base de glycol, n'a pas fonctionné, selon les autorités américaines. Umar Farouk Abdulmutallab a été soigné pour des brûlures et transféré dans une prison proche de Detroit dimanche.

Après quoi les mesures de sécurité pour les vols américains ont été renforcées et des policiers supplémentaires, les "air marshals", mobilisés pour assurer la sécurité à bord des vols. Il n'y en avait pas dans l'avion de la Northwest Airlines. Les autorités ont prévenu les vacanciers rentrant aux Etats-Unis qu'ils devaient s'attendre à des retards à l'embarquement.

Dans ce contexte, les autorités américaines ont arrêté, interrogé puis relâché dimanche un Nigérian qui s'était longuement enfermé dans les toilettes d'un vol Amsterdam-Detroit peu avant l'atterrissage.

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