À quoi pensez-vous quand je dis Kia ? Sans doute à un véhicule bon marché construit en Corée du Sud. Vous n’avez pas tout à fait tort, mais cette perception est réductrice de la réalité.
Kia Motors n’est plus le joueur négligeable qu’il a été dans l’industrie automobile. Et ses voitures s’améliorent drôlement. Prenez son tout dernier-né, la Forte5. Le 5 désigne le hayon par lequel on accède à la soute à bagages dont raffolent les Québécois. C’est le marché américain qui détermine quels modèles atterriront sur le continent. Or nos voisins ne sont pas friands des hatchbacks. C’est donc un beau tour de force de Kia de l’avoir implanté ici.
La Forte5 représente la troisième déclinaison du modèle, après la Forte Coupé à deux place et la berline. Avec l’arrivée de la 5 portes, pas de doute, il y a aujourd’hui une Forte pour tous les goûts.
Et si des Coréens connaissent mieux nos goûts, c’est entre autres parce qu’ils ont ouvert le Hyundai America Technical Center Inc. (HATCI) à Ann Arbor, en banlieue de Detroit. Ce bâtiment moderne de 100 000 pieds carrés fourmillent de cerveaux en ébullition qui se penchent sur diverses technologies qui tantôt échoueront dans les véhicules de Hyundai, tantôt dans ceux de Kia. Hyundai et Kia font partie du même conglomérat. Le premier se tourne de plus en plus vers le client plus établi et mature, le second vise plus jeune, avec des voitures plus sportives et branchées.
Une star du design chez Kia
Pour affirme son style, Kia a confié le design à Peter Schreyer. Ancien designer vedette chez Audi et Volkswagen (on lui doit notamment la TT et la New Beetle), l’Allemand est devenu la coqueluche de Kia en 2006, quand ses nouveaux patrons lui ont fait un pont d’or et donné carte blanche.
Depuis, Herr Schreyer nous a offert la Soul si sympathique, le gros Sorento, l’utilitaire Sportage et, aujourd’hui, cette Forte.
Le 4-cylindres de la Forte5 a été peaufiné et testé dans les laboratoires du HATCI. En fait, là-bas, les ingénieurs s’efforcent surtout à développer des moteurs à la toujours plus puissant et frugaux.
Pour la Forte à hayon, le 2 litres de 156 CV équipe les livrées LX et EX, tandis qu’un 2,4L de 173 CV anime la SX. Une boîte manuelle ou automatique en option, toutes deux avec six vitesses, sont proposées pour toutes les livrées.
Sur la route, le ton est donné avec une plateforme robuste. Le tableau de bord est jeune, équipé de ces gadgets de divertissement, tels la connexion Bluetooth et la prise iPod, qui sont maintenant pris pour acquis par une nouvelle génération de clients.
La fourchette de prix de la Forte5 s’échelonne de 16 695 à 26 195 dollars pour les trois versions. En bas de 20 000 dollars, on en a pour son argent, bien que on aurait préféré une banquette moins raide et un plancher plat une fois les dossiers arrière rabattus. À près de 30 000 dollars, avec les taxes et les frais de préparation, Kia s’aventure sur une terraint où la compétition est féroce. Trente mille dollars pour une Kia, peu importe son nombre de portes, c’est beaucoup.
Avec ses centres de recherche sophistiqués comme le HTCI, avec des designers de la trempe de Schreyer et avec son ambition bien affirmée, Kia veut prouver qu’elle est maintenant en droit de nous vendre plus cher parce que ses véhicules n’ont jamais été aussi beaux et bons.
Mais seul le consommateur peut valider le bien fondé d’une telle approche.
