Jouer la carte de l'innovation

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Jouer la carte de l'innovation

Publié le 14/03/2009 à 00:00

Par Pierre Théroux

À commencer par la région de Sherbrooke qui, dans la foulée du Sommet économique tenu en 2007, a lancé une série de chantiers visant à réaliser un ambitieux projet : devenir un pôle majeur d'innovation d'ici 2012.

Rendre les PME plus compétitives

La mise sur pied du Réseau InnovaXion s'inscrit dans cette démarche. Lancé à la fin 2007, ce programme de formation veut améliorer la capacité d'innovation dans les PME.

Cette initiative touche non seulement le développement ou l'amélioration de produits, mais aussi l'innovation en matière de procédés et de commercialisation.

Le Réseau InnovaXion sera bientôt en recrutement pour former la troisième cohorte de ce programme, dont une dizaine d'entreprises ont profité jusqu'à maintenant.

Nouvelle stratégie, nouveau nom

Pour bien marquer sa nouvelle stratégie économique, la Société de développement économique de Sherbrooke s'appelle, depuis janvier, Innovation et Développement économique Sherbrooke (IDES).

L'organisme a recruté un spécialiste de l'innovation, Pierre Bélanger, pour sa direction. Sa feuille de route compte la création de Laval Technopole et de La Cité de la biotechnologie et de la santé humaine du Montréal métropolitain. Il a aussi fondé le Centre québécois d'innovation en biotechnologie et travaillé en France.

Autre projet qui stimulera l'innovation : l'implantation des Laboratoires Charles River dans le Parc biomédical, voisin du CHUS de Fleurimont. La multinationale américaine y prévoit des investissements de 140 millions de dollars sur 10 ans. L'entreprise, qui compte ainsi accroître son offre de services précliniques, doit démarrer ses activités estriennes d'ici un mois.

Mettre en lien chercheurs et entrepreneurs

La région souhaite aussi mettre davantage en lien les chercheurs et les entrepreneurs.

La création du Parc Innovation par l'Université de Sherbrooke se veut un pas dans cette direction. L'Université espère y accueillir une vingtaine de centres de recherche "créés en partenariat avec des entreprises qui veulent une plus grande proximité avec les chercheurs", explique Jacques Beauvais, vice-recteur à la recherche.

L'implantation récente du Centre de technologies avancées, qui découle d'un partenariat entre l'Université et Bombardier Produits Récréatifs (BRP), pave la voie au développement du Parc. Le Centre d'excellence en génie de l'information s'y installera également en 2010.

L'Université de Sherbrooke s'est aussi associée à la Conférence régionale des élus et à la Corporation de développement économique de l'Estrie dans le cadre du projet DEFI (Développement Estrie Futur Innovation).

Ce programme vise à accentuer la croissance économique, la rentabilité et la productivité des entreprises de la région par l'innovation, en profitant notamment des institutions d'enseignement et de recherche de l'Estrie. Par exemple, le Centre de productique intégrée du Québec (CPIQ), affilié au Cégep de Sherbrooke, compte depuis l'automne dernier un nouveau laboratoire qui permet de mieux soutenir l'informatisation et l'automatisation des entreprises.

"Le Centre s'est doté d'une mini-usine afin de pouvoir tester des technologies ici même, sans perturber la production des entreprises", dit Pierre Lafrance, conseiller en développement au CPIQ.

East Angus innove en transformation alimentaire

À East Angus, la stratégie de relance et de diversification économiques passe par l'établissement du Centre d'innovation en transformation alimentaire de l'Estrie.

Ce projet de 4 millions de dollars, qui pourrait se concrétiser d'ici 2010, "favorisera la création et l'expansion d'entreprises dans un secteur d'activité en croissance", affirme Bernard Loiselle, directeur du développement économique et communautaire à la Ville d'East Angus.

Deux premières canadiennes

De nombreuses entreprises mettent l'épaule à la roue. Coup sur coup, deux PME ont inauguré en janvier des usines nées de la mise au point de nouvelles technologies.

La sherbrookoise Enerkem a démarré les activités de son usine commerciale de Westbury, l'une des premières au monde à produire de l'éthanol à partir de bois traité.

Une première canadienne aussi, à Lac-Mégantic : la nouvelle entreprise Panolite lançait la production d'une usine de fabrication de panneaux légers fabriqués à partir de cellules de carton alvéolé et de panneaux de fibres de bois, le tout recyclé.

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