Pourquoi le Non grec a affaibli la zone euro

Publié le 08/07/2015 à 16:14

Pourquoi le Non grec a affaibli la zone euro

Publié le 08/07/2015 à 16:14

Par François Normand

Le premier ministre grec Alexis Tsipras et la chancelière allemande Angela Merkel (Photo: Bloomberg)

La crise de la dette en Grèce est en train de miner la cohésion de l'Union européenne et les fondements mêmes de la zone euro, selon la Financière Banque Nationale.

Dans une récente analyse sur la Grèce, Angelo Katsoras, premier associé, et Pierre Fournier, analyste géopolitique à la FBN, affirment que la victoire du Non a «considérablement affaibli» la zone euro sur le plan géopolitique et économique

Voici pourquoi:

- le risque accru d'une sortie de la Grèce de la zone euro témoigne bien que la participation d'un pays à la monnaie unique en Europe n'est pas irréversible.

«Dès qu'un autre pays connaîtra des problèmes économiques graves, tout le monde se mettra automatiquement à spéculer sur son statut dans la zone euro», écrivent Angelo Katsoras et Pierre Fournier.

- Si elle se produit, la sortie de la Grèce de la zone euro et la réintroduction de la drachme grecque fortement dévaluée rendront le pays incapable de rembourser la majorité de sa dette souveraine.

Les pays européens créditeurs tels que l'Allemagne devront alors honorer les garanties qu'ils ont données sur les prêts à la Grèce, et ce, après avoir répété à leurs citoyens que ces prêts comportaient peu de risque, soulignent les deux analystes.

«Cela entraînerait un ressentiment contre l'Union européenne et il lui serait beaucoup plus difficile par la suite d'obtenir le soutien politique des populations pour de nouveaux programmes d'aide financière», écrivent-ils.

- la crise grecque élargira encore le fossé entre les élites de l'Union européenne et les populations, selon Angelo Katsoras et Pierre Fournier.

«Les efforts des élites pour utiliser cette crise comme prétexte pour renforcer l'intégration économique (euro-obligations et union bancaire) seront bloqués par une part grandissante de la population qui estime qu'on est déjà allé trop loin dans cette voie», anticipent-ils.

- l'opposition croissante entre Paris et Berlin sur le traitement à accorder à la Grèce après la victoire du Non au référendum mine à long terme la capacité de l'Union européenne de parler d'une seule voix.

La France est par exemple plus conciliante à l'égard de la Grèce, tandis que l'Allemagne veut accroître la pression pour inciter le pays à accélérer ses réformes.

- l'Europe est déjà entourée d'un « cercle de feu géopolitique », affirment les deux analystes de la FBN.

Des régions de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont plongées dans le chaos (Libye, Syrie, Irak). La guerre civile s'est installée en Ukraine et son économie s'est écroulée. Enfin, les relations avec la Russie sont très tendues.

«Si la Grèce s'effondre, l'Europe aura un problème de plus à sa périphérie avec un nouvel État en quasi-faillite», préviennent Angelo Katsoras et Pierre Fournier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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