Grèce: l'inquiétude persiste malgré un plan de sauvetage record

Publié le 21/02/2012 à 12:26, mis à jour le 16/10/2013 à 08:18

Grèce: l'inquiétude persiste malgré un plan de sauvetage record

Publié le 21/02/2012 à 12:26, mis à jour le 16/10/2013 à 08:18

Par AFP
Les instituts de crédit se sont préparés depuis des mois à l'effacement d'une partie de la dette grecque et "c'est pourquoi je pars du principe que les créanciers privés seront nombreux à participer au compromis" sur une base volontaire, a renchéri Michael Kemmer, le directeur de la fédération allemande des banques privées (BdB).

Athènes a en échange adopté un nouveau plan d'austérité, notamment 3,3 milliards d'euros d'économies cette année, au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques.

Et le gouvernement va devoir faire voter d'ici la fin du mois de premières mesures, en gage de bonne volonté, pour voir l'argent frais lui parvenir.

Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l'endettement grec à hauteur de 120,5% d'ici 2020.

Pour y parvenir, les banques ne seront pas les seules à faire un effort accru.

Les pouvoirs publics aussi doivent apporter leur écot en réduisant les taux d'intérêt de prêts déjà contractés à la Grèce et, pour les banques centrales de la zone euro, en redistribuant des profits.

La Grèce fera en contrepartie l'objet d'une surveillance renforcée de ses créanciers, de la Commission européenne en particulier, pour s'assurer qu'elle ne dévie pas des objectifs fixés.

De nombreux pays doutent, en dépit des promesses répétées, de la capacité de la Grèce à réaliser les réformes nécessaires, d'autant que les élections législatives à venir sont susceptibles de rebattre les cartes.

Le pays lui-même est miné par la récession économique, avec cinq années consécutives de recul du Produit intérieur brut, et la population a de plus en plus de mal à accepter les coupes budgétaires successives exigées par les créanciers.

Les marchés financiers ont réagi avec prudence. L'euro a un peu progressé face au dollar mardi. Mais les Bourses européennes ont dans l'ensemble terminé dans le rouge.

De nombreux économistes doutent que le nouveau plan de sauvetage soit le dernier chapitre de la crise grecque et de celle de la dette. Beaucoup parient à terme sur une banqueroute du pays, estimant que la zone euro cherche surtout à gagner du temps pour pouvoir renforcer d'ici là ses défenses.

Pour le responsable de l'institut Bruegel, Jean Pisani-Ferry, le plan ne fait sans doute "que repousser l'échéance funeste" car "la Grèce ne va pas mettre en oeuvre l'austérité promise et va se retrouver au bout du compte à devoir décider de sortir de l'euro ou à être poussée vers la sortie".

Un scénario auquel se refuse de croire le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Cela "conduirait ce pays à un chaos épouvantable", a-t-il prévenu.

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