Europe: le marché automobile connaît son pire début depuis 1990

Publié le 19/02/2013 à 09:18

Europe: le marché automobile connaît son pire début depuis 1990

Publié le 19/02/2013 à 09:18

Par AFP

Photo: Bloomberg

Le marché automobile en Europe, qui a poursuivi son recul au mois de janvier, connaît son pire début d'année depuis 1990, selon l'Association européenne des constructeurs automobiles (ACEA), et ne devrait pas voir le bout du tunnel avant 2014 au plus tôt.

Les immatriculations de voitures neuves dans l'Union européenne ont chuté de 8,6% en janvier, à 885159 unités, selon les chiffres rendus publics mardi par l'ACEA. Il s'agit d'un «plus bas historique pour un mois de janvier depuis le début de cette série statistique en 1990», a souligné l'association.

La situation reste toutefois contrastée selon les pays, précise l'ACEA. Ainsi, le Royaume Uni enregistre une forte progression (+11,5%). A l'inverse, des baisses souvent sévères sont notées en Italie (-17,6%), en France (-15,1%), en Espagne (-9,6%) et également en Allemagne (-8,6%).

Les immatriculations ont également plongé aux Pays-Bas (-31,2% à 48.294 unités). En revanche, elles ont augmenté en Pologne (+8,8% à 26.421 unités) ainsi qu'au Portugal (+0,7% à 7.007 unités).

Après une année 2012 noire pour le marché de l'automobile européen, au cours de laquelle il ne s'est jamais vendu aussi peu de voitures depuis plus de 15 ans, aucune embellie n'est attendue avant l'an prochain.

"Pour l'heure, on ne voit pas le bout du tunnel", estime ainsi Bertrand Rakoto, analyste automobile chez RL Polk.

"Le rebond, s'il a lieu, interviendra à partir de l'année prochaine (...) Aujourd'hui, on est en train de revoir beaucoup de prévisions en raison de l'instabilité économique et des révisions à la baisse de la croissance par la plupart des gouvernements", ajoute-t-il.

Selon l'ACEA, les ventes de voitures neuves ont totalisé 12,05 millions de véhicules dans l'Union européenne l'an dernier, soit une baisse de 8,2% par rapport à 2011, quand 13,13 millions de voitures avaient été immatriculées. Il s'agissait de la plus forte baisse d'une année sur l'autre depuis 1993.

Pour l'ensemble de l'année 2013, les prévisions de RL Polk s'établissent à 11,52 millions de véhicules, et à 12,178 millions pour 2014, soit toujours en deçà de 2011.

La crise en Europe continue de frapper le secteur, cyclique et très sensible aux évolutions de conjoncture.

"La dépense des ménages pour les véhicules et les investissements des entreprises dépendent beaucoup de la confiance et des perspectives de croissance", explique Bertrand Rakoto. "Si on a un taux de chômage qui augmente comme dans la plupart des pays du sud de l'Europe, il est clair que les entreprises ne vont pas investir non plus".

Et de souligner qu'"en début d'année, les prévisions pour 2014 ont été revues à la baisse même si elles restent supérieures pour l'instant à celles de 2013".

 

L'Allemagne, le plus important marché, a enregistré 190.090 nouvelles immatriculations, suivie par le Royaume Uni (143.643 unités), la France (124.798 unités) et l'Italie (113.525 unités).

 

En Espagne, 49.671 nouvelles voitures ont été immatriculées, soit légèrement moins qu'en Belgique (50.684 unités).

 

Dans ce contexte, peu nombreux sont les constructeurs qui progressent. Parmi ces derniers, on retrouve les spécialistes allemands du haut de gamme Daimler-Mercedes (+3,7%) et BMW (+6,6%), les japonais Honda (+10,3%) et Mazda (+11,4%) et le sud-coréen Kia (+7,2%).

 

En revanche, le groupe Volkswagen (-5,2%), Renault (-5,6%), General Motors (-5,5%), Fiat (-12,3%) reculent. Les plus sévèrement affectés sont Toyota (-16,8% sur ses deux marques Toyota et Lexus) et PSA Peugeot Citroën (-16,3%).

 

Au niveau des marques, Mercedes (+4,7%), BMW (+9,8%) mais aussi Opel (+4,5%), Seat (+6,0%) et Dacia (+8,8%) progressent. Fiat parvient à limiter la casse (-4,0%). En revanche, Volkswagen (-12,1%), Peugeot (-16,6%) et Citroën (-15,9%), Renault (-10,0%), Toyota (-14,6%) ou encore Ford (-25,5%) sont en recul plus marqué.

 

 

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