Silvio Berlusconi a déclaré mardi que son gouvernement allait accélérer la mise en oeuvre de son plan d'austérité afin d'éviter que l'Italie, troisième plus importante économie de la zone euro, ne soit entraînée dans la crise de la dette qui a déjà contraint trois pays du bloc à recourir à un plan de sauvetage financier de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).
Le président du Conseil a expliqué dans un communiqué que le plongeon des marchés financiers ces derniers jours, particulièrement en Italie, avait amené le gouvernement à accélérer et renforcer ces mesures représentant un effort de 48 milliards d'euros sur trois ans afin que le pays revienne à l'équilibre budgétaire d'ici 2014. L'Italie souffre d'une dette de près de 120 pour cent de son produit intérieur brut (PIB) et d'une croissance atone.
M. Berlusconi a assuré que son gouvernement était "stable et fort" et s'est dit confiant dans la coopération de l'opposition italienne avec l'équipe au pouvoir pour "défendre le pays".
Le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, a confirmé depuis Bruxelles la volonté de son gouvernement d'accélérer le mouvement. "Je vais à Rome boucler le budget", a-t-il déclaré aux journalistes en quittant ses homologues européens avant la fin de la réunion.
Le président du Sénat, Renato Schifani, a demandé à la chambre haute d'adopter les coupes budgétaires d'ici jeudi afin que la chambre des députés puisse faire de même d'ici dimanche, alors que le gouvernement avait initialement prévu de le faire en août.
M. Schifani a dit croire "nécessaire et indispensable que le pays envoie un signal de cohésion à l'étranger et juger important que le pays vote les mesures jeudi au plus tard".
Ces propos ont semblé apaiser quelque peu les inquiétudes des marchés. Le rendement des obligations d'État italiennes à dix ans est légèrement retombé tandis que le recul de la bourse de Milan s'est atténué, à -0,3 pour cent. L'euro, qui était tombé à 1,3885 dollar, est remonté à 1,4008.
L'Italie a levé 6,75 milliards d'euros sur les marchés par l'émission d'obligations arrivant à échéance dans un an mais le taux d'intérêt a grimpé à 3,67 pour cent, contre 2,15 pour cent pour une opération similaire le mois dernier. Plus le prix du crédit est cher, plus la dette contractée par l'État pour financer ses dépenses courantes ou de grands travaux s'alourdit.
À Bruxelles, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schduble, a assuré que les ministres avaient confiance dans la capacité du gouvernement italien à faire passer son "ambitieux" programme d'austérité et que les marchés relâcheraient leur pression sur le pays, en évaluant la situation de façon "plus réaliste".
