Austérité : ça brasse dans les rues européennes

Publié le 14/11/2012 à 11:18

Austérité : ça brasse dans les rues européennes

Publié le 14/11/2012 à 11:18

Par AFP

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, étranglée par un chômage qui frappe un quart des actifs, a vécu au ralenti pour cette deuxième grève générale depuis l'arrivée au pouvoir, il y a près d'un an, du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

Les piquets de grève agitant les drapeaux rouges des syndicats UGT et CCOO ont envahi Madrid et les autres grandes villes, prenant position aux portes des usines, des commerces, des marchés de gros ou des gares.

« Grève générale. Ils nous laissent sans avenir », affirmait une banderole barrant l'entrée de l'usine Volkswagen à Pampelune, dans le nord de l'Espagne.

« Nous sommes en grève contre la réforme du travail, contre les coupes budgétaires dans tout, dans l'éducation, dans la justice, contre les hausses d'impôts. Car on est en train de perdre tout ce que l'on avait obtenu grâce à beaucoup de travail et d'efforts », résumait Rocio Blanco, une gréviste de 48 ans près de la gare d'Atocha à Madrid.

Depuis la dernière grève du 29 mars, les manifestations se succèdent contre la politique d'austérité menée par le gouvernement, qui prévoit 150 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014 et frappe durement les plus modestes.

L'impact du mouvement était cependant limité par le service minimum habituel en Espagne.

Désabusée, Soledad Jimenez, une dessinatrice de 30 ans qui attendait le métro, disait ne pas croire que la grève « soit la manière la plus adaptée de protester ». « Il y a des gens qui ne peuvent pas se permettre de perdre une journée de salaire », remarque-t-elle. « J'essaierai d'aller à la manifestation cet après-midi ».

La mobilisation devrait être plus perceptible en fin de journée, avec deux manifestations convoquées à Madrid, l'une par les syndicats et l'autre par la mouvance des indignés, témoin de l'exaspération face à la pauvreté grandissante, aux expulsions de propriétaires surendettés, aux milliards d'euros engloutis dans l'aide aux banques.

Le Portugal lui aussi tournait au ralenti, avec les trains et métros à l'arrêt et de nombreux avions cloués au sol, lors de cette journée de protestation contre les mesures d'austérité du gouvernement de centre droit.

« La 'troïka' dehors », clamaient des affiches réclamant le départ des créanciers du Portugal qui évaluent actuellement les mesures d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement en échange de l'aide internationale de 78 milliards d'euros, accordée au pays en mai 2011.

En Italie, une grève de quatre heures a été organisée à l'appel de la principale confédération syndicale, la CGIL, avec des manifestations notamment à Rome et Turin.

C'est dans cette ville du nord du pays que les affrontements les plus sérieux ont éclaté, lorsque des autonomes ont roué de coups un policier, brisant son casque et lui cassant un bras.

« L'Europe se réveille aujourd'hui, de Rome à Madrid et Athènes », lançait Mario Nobile, un étudiant italien de 23 ans.

Alors que la croissance dans la zone euro devrait rester au point mort (+0,1%) en 2013, selon la Commission européenne, le Fonds monétaire international a lui-même averti récemment que les politiques d'austérité risquaient de devenir « politiquement et socialement intenables ».

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