Les plus nombreux «squatters» des États-Unis proviennent d'ici

Publié le 26/05/2017 à 10:00

Les plus nombreux «squatters» des États-Unis proviennent d'ici

Publié le 26/05/2017 à 10:00

Par François Remy

INFOGRAPHIE. La Sécurité intérieure suspecte au moins 740.000 personnes de séjourner sans autorisation aux États-Unis. En majorité des dizaines de milliers de... nos compatriotes.

En plein débat sécuritaire ravivé par l’attentat de Manchester, le U.S. Department of Homeland Security (DHS) a publié son inventaire annuel des dépassements de séjours autorisés sur le sol américain. Ces statistiques complètes pour l’année 2016 tentent de quantifier le nombre de visiteurs étrangers, arrivés par voie aérienne ou maritime, admis pour une période donnée et censés avoir quitté le pays au-delà d'une date limite. 

Le rapport inclut cette fois une plus large série de catégories d’admission légale, à l’instar d’étudiants en spécialisation ou de travailleurs temporaires accompagnés de leurs familles, et non plus seulement les touristes, les gens d’affaires ou les bénéficiaires du programme d’exemption de visa (permettant aux citoyens de 38 pays reconnus de voyager aux États-Unis pendant 90 jours).

Depuis des années, le DHS s'ingénie à renforcer la collecte d’informations lors des va-et-vient sur son territoire, avec notamment les mesures biométriques, comme la reconnaissance faciale à l’aéroport Hartsfield-Jackson d’Atlanta, et la comparaison avec les bases de données criminelles. Un travail de fourmi ouvrière en étroite collaboration avec les gouvernements étrangers, les compagnies d’aviation civile ou encore les lignes de croisière.

«Les États-Unis n’avaient pas à l’esprit de répertorier les sorties lorsqu’ont été établies les infrastructures frontalières, d’aviation ou d’immigration», reconnaît le département US. Tenir pareille comptabilité répond naturellement à des impératifs de sécurité nationale mais également de bonne gestion des régimes d’immigration.

Cela dit, la Sécurité intérieure pense pouvoir répertorier plus de 96% des visiteurs appelés à ne pas s’éterniser. Ce qui laisse dire à l’administration que 50,44 millions de non immigrants ont été admis l’année passée dans l’ensemble des ports et aéroports des États-Unis. Et la quasi-totalité des voyageurs respecterait les conditions légales puisque le taux «d’abus de séjour» ne s’élève qu’à 1,47%. Ce qui représente tout de même 739.478 individus.

Un rapide coup d’œil jeté à la ventilation par pays force au constat : les Canadiens demeurant plus qu’ils ne le peuvent chez l’Oncle Sam se distinguent très nettement par leur nombre, à hauteur de 129.311 illégaux.

Suivent dans une proportion presque trois fois moindre leurs homologues mexicains (52.958), les Brésiliens (43.248), les Chinois (39061) ou encore les Indiens (30.399). 

Les écarts se réduisent ensuite dans le classement improvisé, les voyageurs britanniques (26.224) étant presque autant que les touristes vénézuéliens (25.481) à faire durer le plaisir aux States.

Les «vagabonds» en provenance d’Allemagne (21.756) affichent presque égalité avec les Colombiens (21.393). Tandis que, en nous limitant aux quinze nationalités principales,  les Italiens (17.297), les Espagnols (14.813), les Nigérians (14.644), les Français (13.081), les Jamaïcains (13.064) et les Sud-Coréens (11.706) ferment la marche.

Il convient de noter que, contrairement à tous les autres pays, le Canada et le Mexique permettent des accès routiers vu leur proximité géographique. Rappelons-le, ces entrées et/ou sorties par les douanes frontalières ne sont pas encore prises en compte dans les statistiques du DHS.

Autre nuance à souligner, le nombre total de «retards de sortie» dans ce rapport peut subir un biais par rapport à la réalité. Les visiteurs ont peut-être bel et bien quitté les États-Unis depuis la parution des chiffres ou renouvelé leur statut d’admission.

Retenons enfin que ceux qui abusent le plus massivement de l’hospitalité américaine détenaient un visa tourisme et affaire offrant un droit de séjour de 6 mois (extensible de six mois). Pour lequel les intéressés avaient déclaré ne pas vouloir immigrer ni s'installer définitivement.

 

 

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