Les émeutes et la crise vues par une Québécoise à Londres

Publié le 10/08/2011 à 21:26, mis à jour le 17/10/2013 à 06:31

Les émeutes et la crise vues par une Québécoise à Londres

Publié le 10/08/2011 à 21:26, mis à jour le 17/10/2013 à 06:31

Par Diane Bérard

Des sapeurs-pompiers inspectent un édifice incendié à Clapham Junction, au sud de Londres. [Photo Bloomberg]

Depuis bientôt une semaine, la Grande-Bretagne est secouée par de violentes émeutes. Débutées à Londres, elles s'étendent ailleurs au pays. Comment vit-on cette situation de l'intérieur?  La Québécoise Allison Dent, établie à Londres depuis un an, répond à cette question et partage le climat de panique qui s'est emparé des Londoniens. Allison Dent est pdg de la firme de fusions/acquisitions Global M&A. 

Comment se déroule le quotidien des Londoniens?

La récente violence n’a fait qu’exacerber la pression ressentie depuis le début de l'été à cause des turbulences économiques. Cela a été un choc énorme pour les Britanniques, qui pour la plupart pensaient que ce type de manifestation était chose du passé. L’humeur des Londoniens me rappelle le mélange de honte et d’horreur ressentis quand nous avons assisté aux émeutes et aux scènes de pillage à Vancouver, ou à celles qui avaient eu lieu à Montréal dans le passé, au nom de notre sport national bien-aimé, le hockey.

Vu d'ici, les causes de cette flambée de violence demeurent floues, faut-il blâmer la crise économique?

Lier les émeutes à la crise économique serait une erreur. Ce serait aussi faux que d'affirmer que les émeutes de Vancouver ont été causées par la défaite des Canucks. Ce n'est qu'un prétexte. Et tout comme on ne peut pas dire que les émeutiers de Vancouver représentent la population locale, les émeutiers britanniques ne sont pas les porte-parole de leur peuple. Je sais pourtang que c'est l'opinion qui circule dans les médias. Mais, je peux vous affirmer que les Londoniens n'y adhèrent pas. On croit plutôt que ces actes sont l'oeuvre d’anarchistes qui ont entraîné des jeunes désenchantés de leur avenir et recherchent tous les prétextes pour se venger de la société. 

En quoi ces émeutes viennent-elles compliquer la situation?

L’augmentation des tensions partout en Europe et à Londres est palpable. Tout le monde à Londres est, sur le pied d’alerte. L’humeur est ombrageuse, et tous s’accordent pour dire que l’Europe devra œuvrer avec diligence pour trouver des solutions à la crise.

Vu de Londres, comment se porte-t-elle la zone euro?  La communauté d’affaires londonienne s’inquiète-t-elle plus de l’état de la zone euro ou de celui de l’économie américaine?

La situation est très inquiétante des deux côtés de l'Atlantique. Toutefois, la différence la plus notable, pour les Européens, c’est que les États-Unis ne font pas faillite en dépit de leur déficit. Alors qu’il est fort possible que d’autres pays de la zone euro feront face à des difficultés financières graves ou pire, qu'ils feront défaut de paiement. Et puis, aux yeux des investisseurs, les États-Unis demeurent un bloc. Ils n'ont pas tendance à isoler ou jeter l'éclairage sur les régions plus fragiles. Dans le cas de la zone euro, chaque État demeure clairement identifiable: la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie... les zones fragiles sont connues et sous surveillance. Ce qui accroît le niveau d'inquiétude du marché. 

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