Le Brésil, terreau fertile pour Ivanhoé-Cambridge

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 16/03/2011 à 14:57

Le Brésil, terreau fertile pour Ivanhoé-Cambridge

Publié le 12/03/2011 à 00:00, mis à jour le 16/03/2011 à 14:57

Crédit: Ivanhoé-Cambridge

Parmi les pays émergents, le Brésil est " la " priorité d'Ivanhoé-Cambridge. Le géant québécois du mail veut profiter à fond du pouvoir d'achat de la classe moyenne, en explosion.

La filiale de la Caisse de dépôt et placement du Québec détient déjà pour 745 millions de dollars (M $) de centres commerciaux, aux quatre coins du pays.

" J'étais là il y a quelques semaines, dit Daniel Fournier, grand patron de l'immobilier de l'institution financière. En périphérie de São Paulo, on a un nouveau projet, qu'on vient juste d'approuver. "

Le nouveau centre commercial, baptisé Bandeiras Shopping, sera construit à Campinas, une " banlieue " industrielle d'un million d'habitants en croissance rapide, au nord de la mégapole São Paulo. C'est un investissement de 125 M $ pour la Caisse.

Les ventes dans les galeries marchandes augmentent rapidement

Ce nouveau centre commercial sera le troisième d'Ivanhoé dans la grande région de São Paulo, la plus riche et peuplée du Brésil. Il ouvrira en octobre 2012. C'est le meilleur endroit du pays pour profiter de la hausse des dépenses discrétionnaires des Brésiliens.

" Pour l'instant, le Brésil représente 2,4 % de notre portefeuille, dit Daniel Fournier, vice-président, Immobilier, à la Caisse. Mais quand on regarde d'où va venir le rendement à l'avenir, on se rend compte qu'il y a une explosion phénoménale de la classe moyenne là-bas. "

Les membres de la nouvelle classe moyenne brésilienne achètent des appareils électroménagers ou électroniques, des vêtements des boutiques les plus en vogue...

Selon l'Associação Brasileira de Shopping Centers, les ventes ont augmenté de 17 % dans les centres commerciaux en 2010, par rapport à l'année précédente. C'est une croissance deux fois plus rapide que celle du produit intérieur brut, de 7,5 %, selon les données toutes fraîches du ministère des Finances brésilien.

Depuis 2006, les dépenses des Brésiliens dans les mails ont augmenté de presque 75 %. Même pendant la crise, en 2009, elles ont crû de 14 %, alors que l'économie du pays, elle, se contractait de 3,6 % par rapport à l'année précédente.

Trouver le bon partenaire

Ivanhoé en profite déjà. " Au Brésil, on a trois ou quatre ans d'avance sur le reste des pays émergents ", dit Daniel Fournier. La société y a rapidement rempli sa condition pour investir dans un pays : trouver un partenaire local. Dès 2006, Ivanhoé s'est associée à la brésilienne Ancar, copropriétaire des mails avec elle, dans des proportions diverses.

Pour exploiter les propriétés, les deux partenaires ont créé un consortium à parts égales, Ancar Ivanhoé. La filiale de la Caisse a aussi pris une participation de 50 % dans la filiale de gestion de mails de son partenaire, Ancar Gestão.

L'allié de la Caisse développe des centres commerciaux au Brésil depuis 1972. À l'époque, cette industrie était embryonnaire dans ce pays, et personne ne savait comment s'y prendre pour exploiter des galeries marchandes.

Le risque de la devise

Les travaux du projet Campinas devraient débuter bientôt. Pour la suite, Ivanhoé devra préciser sa stratégie. " Nous avons des projets de redéveloppement de centres commerciaux existant ailleurs au pays ", dit Patricia Dubois, porte-parole. La société songe à agrandir certains des mails qu'elle possède déjà.

" Au Brésil, on a le même genre d'occasions qu'au Canada, dit Daniel Fournier. On peut faire une croissance organique, en augmentant nos positions dans les centres que l'on a. Et puis on a des nouveaux développements qu'on peut faire. "

Côté risque, " le danger principal, c'est probablement la variation de la devise ", ajoute la grand patron de l'immobilier à la Caisse. " Et il faut faire attention à la surchauffe, comme dans les autres marchés. "

Jusqu'ici, Ivanhoé a bien profité de l'appréciation du réal. Depuis ses premiers achats, en 2006, la devise brésilienne a pris 20 %, augmentant d'autant la valeur de ses placements au pays.

Quant aux revenus d'exploitation, la société ne les dévoile pas. Elle mentionne cependant qu'ils augmentent rapidement, puisque ses baux sont indexés sur l'inflation. En 2010, l'indice des prix à la consommation a augmenté de 6,2 % au Brésil.

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