Japon : après le nucléaire, le gaz

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 31/03/2011 à 15:25

Japon : après le nucléaire, le gaz

Publié le 26/03/2011 à 00:00, mis à jour le 31/03/2011 à 15:25

Responsable de 35 % des importations mondiales de gaz naturel liquifié, le Japon possède déjà 19 usines de regaséification.

" Je ne pense pas que le Japon va se construire d'autres réacteurs nucléaires ", dit Jean-Thomas Bernard, économiste des ressources naturelles à l'Université Laval. Pour lui, la destruction des quatre réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi démontre que " la technologie ne peut contrer des accidents de cette ampleur ". Mais par quelle source d'énergie remplacer le nucléaire ?

Le Japon doit rapidement répondre à cette question. Pour éclairer les Japonais et alimenter les usines du pays, il faut trouver dans les plus brefs délais de quoi fournir les 2 791 mégawatts que produisaient les réacteurs en cause. " C'est sans doute le gaz naturel qui va gagner le plus de terrain, surtout grâce aux bas prix actuels ", pense pour sa part Pierre-Olivier Pineau, spécialiste des politiques énergétiques à HEC Montréal.

Si c'est la solution choisie, le Canada, plus grand producteur mondial d'uranium, sera le grand perdant. Et la Russie, le grand gagnant. Ouvert en février 2009, le seul terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) du pays est à moins de 200 kilomètres au nord du Japon, sur l'île de Sakhaline. Selon son propriétaire, la grande société russe Gazprom, environ 65 % du gaz expédié de cet endroit vogue directement vers le grand marché nippon.

En 2009, la Russie n'a fourni que 4,3 % du gaz naturel consommé au Japon, selon le BP Statistical Review of World Energy. Mais ses exportations ne font que commencer. En 2008, l'ancien rival régional n'avait pas exporté un seul litre de GNL.

La semaine dernière, le gouvernement russe a annoncé que toute la production de gaz du projet Sakhaline-2 était détournée provisoirement vers le Japon pour compenser la baisse de production d'énergie dans le pays, dont le tiers provient du nucléaire. Le premier ministre Poutine a également annoncé son intention d'accélérer le développement de nouveaux sites d'exploitation de GNL pour alimenter son voisin japonais.

Pour Pierre-Olivier Pineau, le Japon ne fera cependant pas table rase de son passé nucléaire. " Sa dépendance aux énergies fossiles serait trop grande si elle ne se basait que là-dessus. "


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