Élection américaine: de grands patrons s'opposent à une loi

Publié le 14/04/2021 à 13:23

Élection américaine: de grands patrons s'opposent à une loi

Publié le 14/04/2021 à 13:23

Par AFP

Selon ses détracteurs, elle limite surtout l’accès aux urnes et vise particulièrement les électeurs afro-américains. (Photo: Getty Images)

Des centaines de représentants du monde des affaires et des célébrités ont signé mercredi une déclaration s’opposant aux lois qui limitent l’accès aux urnes aux États-Unis, au moment où plusieurs textes déposés par des républicains sur l’organisation des élections sont examinés.

Des multinationales comme Amazon, Facebook et Goldman Sachs, de riches hommes d’affaires tels que Michael Bloomberg et Warren Buffett, de grands cabinets juridiques, des ONG, mais aussi l’acteur George Clooney, la chanteuse Paula Abdul ou encore la mannequin Naomi Campbell, y ont apposé leur nom.

« Nous devrions tous nous sentir responsables de défendre le droit de vote et de nous opposer à toute législation ou mesure discriminatoire qui restreint ou empêche tout électeur éligible d’avoir une chance égale et équitable de voter », est-il écrit dans ce texte publié sous forme d’encart publicitaire dans le New York Times et le Washington Post.

La déclaration a été initiée par l’ancien patron d’American Express, Kenneth Chenault, et l’actuel dirigeant de Merck, Kenneth Frazier, tous deux Afro-Américains.

Ils se sont activés pour mobiliser le monde des affaires après l’adoption dans l’État de Georgie d’une loi censée lutter contre la fraude électorale, en renforçant par exemple les contrôles sur l’identité des électeurs votant par correspondance.

Selon ses détracteurs, elle limite surtout l’accès aux urnes et vise particulièrement les électeurs afro-américains.

Or en Géorgie, un État du sud des États-Unis portant encore les plaies de la ségrégation, c’est grâce à une mobilisation record, en particulier des électeurs noirs, que Joe Biden a remporté la victoire en novembre 2020.

 

Appels au boycottage

La loi a rapidement suscité une vague de critiques et d’appels au boycottage dans les secteurs économiques ou sportifs.

La ligue nord-américaine de baseball (MLB) a ainsi annoncé que le All-Star Game 2021, prévu le 13 juillet à Atlanta, capitale de la Géorgie, serait finalement organisé dans un autre État.

L’acteur Will Smith a aussi décidé que son prochain film consacré à l’histoire de l’esclavage aux États-Unis ne serait pas tourné, comme c’était prévu, en Géorgie.

Plusieurs grandes entreprises basées dans l’État, dont Delta et Coca-Cola, ont été attaquées pour ne pas s’être plus vivement opposées au texte dans un premier temps.

Leurs dirigeants ont par la suite émis des critiques plus franches contre la loi, s’attirant alors la réprobation de républicains.

Plusieurs textes similaires à celui adopté en Géorgie sont désormais en préparation dans le pays, en Arizona, au Texas, en Floride et au Michigan notamment.

Emmenés par Donald Trump, qui n’a jamais concédé explicitement sa défaite, de nombreux républicains considèrent en effet, sans preuve, que les dernières élections ont été entachées de fraudes.

 

Participation au débat politique

Dans ce contexte, plusieurs organisations de défense des droits civiques et des personnalités font pression sur les entreprises pour qu’elles interviennent plus énergiquement dans le débat politique.

Répondant à ces exhortations, plus d’une trentaine d’entreprises du Michigan, dont General Motors (GM) et Ford, ont appelé mardi les dirigeants de l’État à « éviter toute action réduisant la participation aux élections ».

« Nous avons affirmé l’an dernier que nous utiliserions notre poids pour défendre l’inclusion de tous », a souligné GM dans un message transmis à l’AFP pour justifier sa participation à cette lettre. 

Si l’entreprise ne défendait pas le droit de vote, elle ne « remplirait pas ses objectifs d’inclusion et de justice sociale », a ajouté le groupe.

Quelques grands noms du monde des affaires sont absents de la déclaration publiée mercredi, comme celui du PDG de Walmart, Doug McMillon. 

Selon le New York Times, ce dernier a expliqué dans un message au personnel que le groupe, un des premiers employeurs du pays, est habitué à s’exprimer sur des sujets politico-économiques comme la fiscalité, mais que le monde des affaires était « de plus en plus sollicité pour se prononcer sur des sujets sociétaux plus larges comme les droits civils ». 

Or, a estimé M. McMillon dans le message, il n’est pas du ressort de la chaîne de supermarchés de s’immiscer « dans la politique partisane ».

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