Petites capitalisations : soyez davantage sélectif

Publié le 08/05/2010 à 00:00

Petites capitalisations : soyez davantage sélectif

Publié le 08/05/2010 à 00:00

Depuis un an, les titres des sociétés à petite capitalisation ont explosé dans les principales Bourses du monde. Au Canada, leur rebond de 63 % est deux fois plus important que celui de l'indice S&P/TSX, qui a avancé de 31 %. Mais cet enthousiasme pourrait tirer à sa fin, craignent de nombreux experts.

" Actuellement, je n'ai pas de préférence pour les petites capitalisations, dit Christine Décarie. Elles ne sont plus sous-évaluées et devraient maintenant progresser au même rythme que les grandes capitalisations ", dit la gestionnaire de portefeuilles au Groupe Investors.

Selon des données de BMO Marchés des capitaux, le ratio cours-bénéfice des petites capitalisations s'établit à 95 % du ratio de l'ensemble des sociétés de l'indice torontois S&P/TSX, par rapport à 80 % au début de 2009. L'évaluation des sociétés de petite capitalisation était alors de 20 % inférieure à celle des grandes capitalisations.

Une bonne décennie

C'est la crise économique qui a fait plonger l'évaluation des petites entreprises.

" Puisque les petites capitalisations sont des entreprises qui ont une certaine fragilité financière et des activités moins diversifiées, elles sont plus sensibles aux retournements économiques, explique Hugo Lavallée, gestionnaire du Fonds Fidelity Potentiel Canada.

Autre facteur qui a poussé les investisseurs à préférer les petites capitalisations : " Les revenus d'intérêt qu'ils devaient sacrifier pour acheter les titres de petites capitalisations étaient à un niveau anormalement bas ", rappelle Denis Durand, associé principal de la firme de placement Jarislowsky Fraser.

Conclusion : la dernière décennie est loin d'en être une perdue pour ceux qui ont misé sur les petites capitalisations. Par exemple, l'indice américain des petites capitalisations, le S&P 600, a bondi de 100 % sur 10 ans, tandis que l'indice des grandes capitalisations de l'indice S&P 500 a fléchi de 18 %.

Revirement de tendance

Toutefois, la fête est sur le point de finir.

Bob Gorman, stratège de portefeuille en chef chez TD Waterhouse, prévoit même sous peu un revirement de tendance en faveur des grandes capitalisations. " Les cours des actions des petites capitalisations ont tellement augmenté que leurs évaluations sont maintenant élevées par rapport à celles des grandes sociétés ", affirme-t-il.

Ce revirement se produira dès que les banques centrales nord-américaines augmenteront leurs taux directeurs, cet été, précise Denis Durand. " Le marché commencera alors à miser sur une croissance économique plus modérée ", dit-il.

Hugo Lavallée croit que nous en sommes à une étape où les titres ne profiteront plus d'un mouvement haussier général. Seuls les meil-leurs titres continueront de bien progresser, de sorte que les investisseurs doivent revenir à une sélection plus rigoureuse, que ce soit pour les titres des petites capitalisations que pour ceux des grandes capitalisations.

" Il y a encore des aubaines intéressantes dans les secteurs de la consommation et de la technologie ", souligne M. Lavallée.

Pour sa part, Mme Décarie conseille les titres des sociétés gazières, dont les cours sont à un plancher. " Je crois qu'on pourrait voir ces titres s'apprécier en seconde moitié d'année ", dit-elle. Elle apprécie également les titres des entreprises de construction, qui sont encore abordables et qui habituellement, affichent un meilleur rendement plus tard dans le cycle.

lesaffaires.redaction@transcontinental.ca

À la une

É.-U.: les taux sont assez restrictifs pour faire baisser l’inflation, juge une responsable de la Fed

13:05 | AFP

Les taux sont assez restrictifs pour faire baisser l’inflation, a estimé Michelle Bowman, une gouverneure de la Fed.

Élections américaines: revue de la semaine

EXPERT INVITÉ. Le taux d'approbation, Kennedy, les «double haters», les débats et Kristi Noem.

Bourse: les gains du S&P 500 en 2024 restent fragiles

BALADO. Plus de la moitié du gain du S&P 500 lors des quatre premiers mois de 2024 est attribuable à... Nvidia.