La baisse de l'euro crée des occasions d'achat

Publié le 05/06/2010 à 00:00

La baisse de l'euro crée des occasions d'achat

Publié le 05/06/2010 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Le recul de l'euro ne fait pas seulement le bonheur des touristes qui visiteront le vieux continent cet été. L'investisseur canadien y trouve aussi son compte, car il lui en coûte 23 % moins cher d'acheter des actions européennes qu'il y a cinq mois.

L'investisseur devrait-il pour autant partir à la chasse aux aubaines sur les Bourses européennes ? Avec prudence et patience, disent trois gestionnaires, puisque les mesures d'austérité adoptées par les pays ralentiront l'économie européenne. Par contre, la faiblesse de l'euro stimulera les exportations des multinationales européennes.

" Mieux vaut étaler ses achats de titres au fil des mois, car l'euro peut encore reculer ", dit Sevgi Ipek, chef des placements internationaux, chez Industrielle Alliance, Gestion de placements.

" Il y a peu de vraies aubaines en Europe, car le rebond de 2009 a fait progresser les valeurs. Le recul de l'euro offre tout de même l'occasion d'acheter à des cours attrayants des titres de sociétés de grande qualité, dans des industries absentes de la Bourse canadienne ", précise Ian Scullion, vice-président, actions globales, chez Gestion globale d'actifs CIBC.

Pour réduire les coûts de transaction, l'investisseur devrait privilégier les sociétés européennes dont les actions se négocient à New York sous forme de certificats de propriété de titres étrangers (American Depositary Receipt, ou ADR).

Les titres préférés des experts

L'Europe regorge de multinationales sans équivalent ailleurs, souligne Mme Ipek. " La baisse de l'euro rendra les produits de certaines d'entre elles plus concurrentiels à l'étranger ", dit-elle.

Le chef de file français des biens de luxe, le Groupe LVMH (Moët Hennessy, Louis Vuitton, etc.) est bien positionné à cet égard, puisque ses coûts de fabrication sont en euros et qu'il vend ses produits dans une multitude de devises, dit Mme Ipek.

Pour sa part, M. Scullion a un penchant pour trois secteurs solides qui sont boudés par les investisseurs, malgré leur évaluation raisonnable et le versement de dividendes élevés : les pétrolières (Total et Royal Dutch Shell), les pharmaceutiques (Smith & Nephew et Novartis), et les producteurs de spiritueux (Diageo et Pernod Ricard).

Le secteur brassicole attire aussi l'attention des experts. La néerlandaise Heineken bénéficie d'une évaluation boursière moins élevée que ses rivales. L'acquisition récente du brasseur mexicain Femsa portera à plus de 40 % la part du bénéfice que Heineken réalise dans les pays émergents, précise Mme Ipek.

La baisse de l'euro gonflera la valeur des ventes du brasseur Anheuser-Busch InBev (Ambev) aux États-Unis, en Amérique latine et en Europe de l'Est, explique Stephen Way, vice-président principal, de Placements AGF.

M. Way s'intéresse aussi au conglomérat industriel allemand Henkel, qui vend des adhésifs industriels, des produits cosmétiques et des détergents un peu partout dans le monde.

Enfin, le distributeur français Schneider Electric est attrayant, car ses produits améliorent l'efficacité énergétique des immeubles, dit M. Way. De plus, les marchés américain et des pays émergents représentent chacun 30 % de ses revenus.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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