Confieriez-vous vos placements à un conseiller-robot?


Édition du 04 Octobre 2014

Confieriez-vous vos placements à un conseiller-robot?


Édition du 04 Octobre 2014

Par Jean Décary
Séduisants pour les jeunes investisseurs

La génération d'investisseurs âgée de 20 à 40 ans semble plus intéressée à ce service. Cette génération est plus à l'aise avec les nouvelles technologies et est attirée par les faibles coûts offerts, selon Neil Gross, directeur général de la Fondation canadienne pour l'avancement des droits des investisseurs (FAIR). «Les frais de gestion ont des effets majeurs à long terme. Ces nouveaux services sont certainement à prendre en considération. La grande question est de savoir si les services offerts seront de qualité.»

Le fondateur et éditeur du site Investisseurautonome.info, Marc J. Ryan, reconnaît qu'il y a un créneau pour ce produit, même s'il s'adresse davantage aux petits investisseurs débutants. «Si quelqu'un a déjà des connaissances, il devrait gérer lui-même, et sans frais, son portefeuille. Car, même à 0,5 %, ça commence à faire cher pour la valeur des conseils que l'on reçoit.»

De façon générale, les frais de gestion des conseillers-robots varient de 0,25 % à 0,60 %, selon les actifs du client. C'est davantage que les frais de gestion que paierait un investisseur autonome en négociant directement par l'entremise de son compte de courtage, mais moins que les frais d'un portefeuille de fonds communs de placements géré activement par un professionnel. Le minimum requis pour ouvrir un compte est généralement de 5 000 $.

Fabien Major, associé principal et fondateur de Major Gestion privée, reste impassible face à la menace robotisée. «C'est le même phénomène que les boîtes vocales qui, disait-on, allaient remplacer les réceptionnistes. Ce n'est pas arrivé.» Il voit là le prolongement de l'offre existante dans le domaine du courtage et le marketing du «do-it-yourself». «C'est une mode. Le seul danger que j'entrevois, c'est celui de donner l'illusion que c'est facile, qu'on peut simplement remettre l'argent de sa retraite à un robot.»

Le gestionnaire de portefeuille fait remarquer qu'il y a de plus en plus de cas complexes, notamment lors des phases de décaissement une fois à la retraite, et qu'il faut bien connaître les différents régimes d'épargne en vigueur. «S'il y a une menace, elle concerne les conseillers qui offrent un niveau de service minimal», dit-il.

> Les actifs globaux gérés par des conseillers- robots s’élèveront à 14 G$ US d’ici la fin de l’année, dont 83 % seront gérés aux États-Unis, estime la firme suisse MyPrivateBanking. Celle-ci évalue que d’ici cinq ans les actifs globaux sous gestion atteindront 255 G$ US. Source : MyPrivateBanking

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