Les bracelets capteurs d'activité physique inondent le marché. Lequel d'entre eux vous aidera le mieux à atteindre votre objectif ?
Depuis trois ans, les ventes de bracelets capteurs d'activité ont explosé. Fitbit, Misfit, Jawbone, Withings, Nike, Polar, ces fabricants se disputent agressivement le marché. Ces gadgets inspirés du podomètre peuvent calculer les minutes d'activité, les pas, les calories dépensées, ainsi que la durée et la qualité du sommeil. Certains bracelets peuvent même vous rappeler à l'ordre à l'aide d'un dispositif de vibration qui vous signale que vous n'avez pas suffisamment bougé pendant la journée.
«Ces appareils sont un des avancements les plus significatifs pour la lutte contre l'obésité. Ce sont d'excellents motivateurs pour faire bouger les gens», soutient Maxime Saint-Onge, docteur en sciences de l'activité physique. Cet expert, auteur du blogue DrKin.com, étudie depuis 10 ans ces accéléromètres activés par la gravité. Il a même fait sa thèse de doctorat sur le sujet.
Combien ça coûte ? «En général, ces bracelets se détaillent entre 50 et 150 dollars», dit Maxime Johnson, blogueur spécialisé en technologie qui s'intéresse à l'accessoire. Le prix varie selon le nombre de fonctions (l'heure, la vibration, l'analyse du sommeil, la fréquence cardiaque, etc.)
Par ailleurs, vous avez le choix entre des modèles qui affichent instantanément les données à votre poignet, comme le Nike Fuelband SE, ou des bracelets qui nécessitent une application pour visualiser les informations sur votre téléphone intelligent ou sur votre tablette. Certains fabricants (Polar, par exemple) permettent encore de télécharger les informations sur un ordinateur.
Certains modèles, comme le nouveau bracelet Microsoft, coûtent jusqu'à 199 dollars américains. C'est une aubaine, si vous comparez ces prix à ceux qu'on payait pour ce genre d'appareils il y a 10 ans. Les premiers accéléromètres coûtaient plus de 1 000 dollars. Montant auquel il fallait ajouter un logiciel d'emploi... de 3 000 dollars, rappelle Maxime Saint-Onge.
Plus accessibles, ces nouveaux appareils n'en comportent pas moins des défauts importants. Si la mesure d'accélération est plutôt fiable, le calcul des calories et des pas n'est pas des plus précis. «Non seulement les données varieront d'un bracelet à l'autre, elles varieront aussi d'un jour à l'autre sur un même appareil», concède Maxime Saint-Onge.
L'achat en vaut tout de même la peine, maintient le spécialiste de l'activité physique. Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients, dit-il. Le Nike Fuelband SE offre une meilleure fiabilité en matière de calcul de données que ses concurrents. Cependant, ce modèle ne peut indiquer la qualité et la durée du sommeil comme le fait si bien le Loop de Polar.
En fait, précise Maxime Saint-Onge, quel que soit le modèle choisi, il faut simplement s'assurer de l'employer correctement. Un accéléromètre perd de son utilité si vous tentez de mesurer spécifiquement certaines activités comme vos séances d'entraînement au gym ou votre partie de hockey hebdomadaire. «Pour être réellement utile, l'appareil doit être porté 24 heures sur 24. Chaque mouvement quotidien compte», insiste-t-il.
Autrement dit, au-delà des marques, il vaut mieux choisir un accéléromètre confortable et esthétique. Ce qui vous motivera à le porter matin, midi et soir.
50 % - La cote de Fitbit
Bien que le Fitbit ait fait l'objet d'un rappel (pour le modèle Fitbit Force) il y a un an, en raison de problèmes d'irritation de la peau, cela ne semble pas avoir nui à sa popularité. Le fabricant américain continue de détenir 50 % du marché des bracelets capteurs d'activité, estime Canalys, une firme qui analyse les produits électroniques mobiles.
Pour les nageurs
La plupart des accéléromètres résisteront à l'eau de la douche, sans plus. Pour calculer vos longueurs de piscine, il faut vous tourner vers le Shine, de Misfit. En plus de se porter au poignet, à la taille ou au cou, il reste étanche jusqu'à 50 mètres.
Big Brother
Que font les fabricants des données enregistrées par les bracelets capteurs d'activité ? Le sénateur américain démocrate Chuck Shumer s'en inquiète. Selon lui, rien n'empêche ces entreprises de refiler à votre insu à des tierces parties les données personnelles sur votre santé que vous acceptez de partager sur les diverses applications. Bien que les fabricants se défendent d'agir de la sorte, le sénateur rappelle que ces données personnelles pourraient très bien intéresser les compagnies d'assurance, les prêteurs hypothécaires... et qui sait, votre employeur.
