Traquer les excès


Édition de Février 2015

Traquer les excès


Édition de Février 2015

Un bon revenu ne garantit pas une bonne santé financière. C'est comme ceux qui enfilent les kilomètres à vélo, mais qui sont abonnés au McDo. Il y a un point où les dépenses en calories ne compensent plus une passion pour le trio Big Mac. En matière de finances, cela équivaut à dépenser davantage que ce qu'on gagne. Les sources de dérapage budgétaire sont nombreuses, voici les plus communes.

Obésité morbide de l'hypothèque

À seulement 4 % d'intérêt, un emprunt sur 25 ans réduit de 40 000 dollars vous coûtera 210 dollars de moins par mois, soit 2 520 dollars par an.

Il n'y a pas si longtemps, les experts recommandaient de limiter à moins de 30 % du revenu disponible les frais de logement d'un ménage.

Cependant, en raison de la hausse des prix de l'immobilier ces dernières années, il n'est pas rare de dépasser les 50 %, déplore Francine Hamel, consultante budgétaire à l'ACEF (Association coopérative d'économie familiale) de Québec.

Une résidence plus petite coûtera moins cher en entretien et en frais divers.

Pour l'emprunt hypothécaire, l'intervention d'un courtier peut entraîner une différence. Celle-ci pourra aller jusqu'à 625 dollars par an pour un demi point de pourcentage sur un emprunt de 200 000 dollars sur 20 ans.

La différence entre les primes d'assurance habitation pour les mêmes protections peut atteindre 150 % d'un assureur à un autre, selon une étude récente. Là aussi, magasinez !

En somme, bien que l'effort puisse sembler colossal, un déménagement peut parfois s'avérer nécessaire pour éviter un infarctus du compte de banque.

SOURNOIS, LES FRAIS DE TÉLÉCOMS

Sans doute moins néfastes pour les finances qu'une hypothèque qui aspire tous les flux de trésorerie, les services de télécommunication ne pèsent pas moins sur vos finances. Et de manière plus sournoise. Télévision, Internet, service de cellulaire... il suffit de s'emballer un peu pour se faire ponctionner de plusieurs centaines de dollars par mois.

Il y a pourtant moyen d'atténuer cet effet sur le portefeuille. Par exemple, en menaçant périodiquement son fournisseur de services de télécommunications d'accepter l'offre promotionnelle faite aux nouveaux abonnés par un concurrent. Avec cette tactique, vous pouvez faire baisser votre facture de manière significative.

Toutefois, avant de passer aux menaces, demandez-vous si vous avez vraiment besoin de 30 chaînes, d'Internet sans limite à la maison et de 10 Go de données dans le forfait de votre iPhone et de celui de vos enfants.

À titre d'exemple, une banque qui refusait d'octroyer une consolidation de dettes à un couple lui a recommandé de rencontrer la consultante budgétaire Francine Hamel. Celle-ci a eu toutes les difficultés du monde à leur faire accepter qu'en payant 400 dollars par mois en frais de téléphonie mobile, leur volonté d'être, eux-mêmes et leurs ados, accessibles en tout temps leur coûterait en 10 ans la rondelette somme de 48 000 dollars.

LES FRAIS BANCAIRES QUI SIPHONNENT VOTRE ÉNERGIE

Les frais bancaires peuvent être pour vos finances l'équivalent d'un parasite logé dans votre appareil digestif. Ils siphonnent vos ressources de l'intérieur. Un retrait de 20 dollars au guichet d'une institution bancaire autre que la sienne peut coûter jusqu'à 7 dollars si on n'utilise pas le bon forfait, rapportait récemment un média.

À l'opposé, certains payent plus de 45 dollars par mois pour un forfait de transactions illimitées sur chacun de leurs trois comptes bancaires, alors qu'un forfait de huit retraits peut coûter moins de 3 dollars par mois.

Pour réduire le nombre de transactions, l'Association des banquiers canadiens suggère de retirer de l'argent lors du paiement de l'épicerie par carte de débit.

Et c'est sans parler des frais d'intérêt sur le solde des cartes de crédit. Évitez les cartes des grands magasins, dont les intérêts sont plus élevés. Si vous payez des frais annuels sur votre carte de crédit voyages, vous pouvez facilement trouver mieux. Et si vous traînez un solde impayé sur votre carte de crédit, calculez s'il ne serait pas plus avantageux de payer des frais annuels pour une carte à intérêt réduit (9,9 % au lieu de 19,9 %).

Enfin, refusez les assurances offertes par l'émetteur de votre carte. À part de rares exceptions, vous trouverez des produits mieux adaptés et souvent moins chers chez un assureur.

L'AUTO MINE LA SANTÉ

Prendre la voiture au lieu d'enfourcher son vélo ou de marcher, ce n'est pas idéal pour votre forme physique... ni pour vos finances.

Une deuxième voiture est parfois nécessaire pour aller au gym quand on habite en banlieue. Mais l'utiliser pour aller au travail a généralement un impact sur deux postes budgétaires importants. Prenons l'exemple d'Éric. Il habite Lévis, mais travaille sur la rive nord du fleuve, à 25 km de la maison. Le covoiturage avec sa conjointe n'étant pas possible à cause de leurs horaires, il a récemment opté pour le transport en commun dans le but d'économiser 118 dollars par mois.

Sa petite voiture ne consomme que 8 litres aux 100 km (à moins qu'il ne soit immobilisé dans les bouchons), mais à 1,00 dollar le litre, la facture s'élève à 4,00 dollars par jour, soit 80 dollars par mois, si le prix de l'essence demeure aussi bas.

À cela s'ajoutait un permis de stationnement de 132 dollars (la médiane entre une place de stationnement dans la Basse-Ville et une place sur la colline parlementaire).

Le laissez-passer d'autobus mensuel pour les deux rives lui coûte maintenant 122 dollars.

Éric dépense donc 1 080 dollars de moins chaque année (132 $ + 80 $ - 122 $ x 12 mois).

Si Éric habitait Longueuil ou Laval et travaillait au centre-ville de Montréal, à 20 km de chez lui seulement, le calcul serait aussi concluant.

Le poste budgétaire du transport offre de nombreuses occasions de réduire les dépenses. Vous pourriez renoncer à la deuxième auto, opter pour une voiture d'occasion récente ou dire adieu au VUS.

LE PÉCHÉ, LA PÉNITENCE

Votre dernier week-end a été ponctué de sorties nocturnes dignes des stars d'Hollywood ? Des efforts supplémentaires doivent être déployés pour compenser ces dépenses excessives. «Pendant le prochain mois, déposez en épargne une somme équivalente à chacune de vos dépenses discrétionnaires», suggère le conseiller en épargne collective Philippe Ventura.

Autres conseils

Il n'y a pas d'économies trop petites, dit Francine Hamel. Il suffit de les accumuler. Voici quelques autres conseils inspirés de son expérience.

La restauration, les voyages, et les vêtements sont très souvent les premiers déboursés à réduire.

Mangez avant d'aller à l'épicerie. Et sur place, tenez-vous en à la liste établie en consultant les spéciaux de la semaine et en pensant à la façon de cuisiner les restes.

Il est parfois préférable de laisser ses cartes à la maison avant d'aller faire des courses.

N'achetez JAMAIS de vêtements qui ne sont pas en solde. À moins que ça ne vous incite à acheter des articles dont vous n'avez pas besoin, inscrivez-vous aux infolettres de vos boutiques préférées pour connaître les soldes.

En général, magasinez hors saison. Les meubles de jardin sont moins chers en août, les pneus d'hiver au printemps, les produits électroniques en janvier, après les fêtes, etc.

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