Où sont allés vos "bidous" depuis 20 ans?


Édition de Novembre 2016

Où sont allés vos "bidous" depuis 20 ans?


Édition de Novembre 2016

Hélène Bégin économiste principale chez Desjardins

La vie coûte-t-elle plus cher qu'en 1995 ? Voici les principales fluctuations de prix depuis 20 ans.

La hausse des prix des principaux biens et services a été d'environ 2 % par an au Québec de 1995 à 2015, révèle l'analyse de l'indice des prix à la consommation (IPC) de Statistique Canada.

«On peut en déduire que les prix progressent à un rythme modéré et conformément à la volonté de la Banque du Canada, qui vise un taux d'inflation entre 1 % et 3 % par an», observe Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins. Le revenu disponible des Québécois, lui, a augmenté de 3 % par an pendant la même période, ajoute-t-elle.

En hausse

À l'exception des boissons alcoolisées et des produits du tabac - et des services d'accès à Internet pour la période 2005-2015 -, la palme des produits et services dont le prix a le plus augmenté revient à l'assurance habitation et à l'assurance hypothécaire (5,5 %).

«C'est sans doute une conséquence des changements climatiques et des désastres naturels, dit l'économiste. Par ailleurs, l'augmentation du prix des maisons et de leur valeur assurable a sans doute eu un effet à la hausse sur les primes.»

Quant au coût du logement (toutes catégories confondues), il a connu une hausse stable de 2,1 % par an en moyenne. Mais en 1995, si les propriétés coûtaient moins cher qu'aujourd'hui, les taux d'intérêt des prêts hypothécaires tournaient autour de 10 %, nuance l'économiste. «Les ménages consacraient une part importante de leur budget au remboursement des intérêts. Aujourd'hui, ils remboursent davantage de capital.»

En baisse

Dans cette catégorie, la baisse la plus marquée concerne les équipements et les services de loisirs tels que le matériel de sport et les équipements sportifs, les jouets et les jeux (excluant les jeux vidéo), dont les prix ont chuté de 3 % par an depuis 1995.

On note aussi une baisse de prix de 2,4 % pour les équipements, pièces et services de divertissement au foyer (équipement vidéo, télévisions, lecteurs et enregistreurs de DVD, etc.). Mais cela ne veut pas dire pour autant que les familles y consacrent moins d'argent, selon Hélène Bégin. «Au final, les consommateurs ne sont peut-être pas gagnants si la baisse des prix les incite à consommer davantage ou à remplacer un appareil qui fonctionnait bien par une technologie plus récente.»

Les prix des vêtements ont pour leur part chuté de 0,8 %, ce qui s'explique notamment par la hausse des importations en provenance des pays en développement, où la main-d'œuvre est moins chère, selon la spécialiste.

Les électroménagers ont également enregistré une baisse de 0,3 %. «Mais il faut faire attention : la qualité est-elle au rendez-vous ?» demande Hélène Bégin.

VARIATION DES PRIX À LA CONSOMMATION 1995-2015

Aliments 3,3 %

Viande 4,8 %

Produits de boulangerie et produits céréaliers 3,7 %

Fruits et préparations à base de fruits 2,7 %

Légumes et préparations à base de légumes 2,5 %

Café et thé 0,7 %

Formation 2,7 %

Frais de scolarité 2,2 %

Médicaments d'ordonnance 0,8 %

Médicaments sans ordonnance 1,4 %

Services des soins de santé 4 %

Logement (toutes catégories confondues) 2,1 %

Assurance habitation et assurance hypothécaire 5,5 %

Eau, combustible et électricité 2,5 %

Dépenses courantes du ménage 2,4 %

Équipements de loisir - 3 %

Divertissement au foyer - 2,4 %

Services de téléphonie 3 %

Services d'accès à Internet 7,7 % de 2005 à 2015

Essence 4,5 %

Achat de véhicules automobiles 0,2 %

Utilisation de véhicules automobiles 3,9 %

Transports 2,2 %

Primes d'assurance automobile 4,6 %

Boissons alcoolisées et produits du tabac 6,9 %

Articles ménagers - 0,5 %

Appareils électroménagers - 0,3 %

Vêtements - 0,8 %

SOURCE : Tableau CANSIM 326-0021, Statistique Canada, calculs réalisés par Hélène Bégin, économiste principale chez Desjardins, et Les Affaires Plus

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