La filière porcine au coeur du développement économique

Publié le 25/11/2020 à 09:19

Avec plus de 31 000 emplois et 3,36 milliards de dollars en retombées économiques, le porc du Québec est aussi bon au goût que pour l’économie d’ici. Championne canadienne de l’exportation, la filière porcine québécoise, avec ses quelque 1 700 fermes, réussit tout de même à conserver son caractère familial, avec en moyenne deux employés par établissement.

« Les entreprises d’ici sont demeurées à échelle humaine, contrairement aux États-Unis où certaines fermes ressemblent à des villages, explique Sylvain Fournaise, vice-président Sécurité alimentaire et Services techniques chez Olymel. Cela permet de compter sur plusieurs sites de production et plusieurs producteurs qui ont à cœur l’élevage et la qualité du produit. » Ce type d’établissement peut aussi favoriser la relève, qui est d’ailleurs au rendez-vous : le quart des éleveurs — dont le tiers sont des femmes — ont moins de 40 ans.

Sylvain Fournaise, vice-président Sécurité alimentaire et Services techniques chez Olymel

 

Un produit local

Le porc du Québec est une viande entièrement élevée et transformée ici et répond à de très hauts standards de qualité. « Nous avons une bonne structure d’élevage avec des activités de recherche et des pratiques innovantes — notamment en sélection génétique, note Sylvain Fournaise. Nous pouvons en outre compter sur une excellente source d’alimentation provenant des grandes cultures, ce qui permet d’optimiser la qualité. » Le Québec se démarque en effet par ses modes d’élevage et ses procédés de sélection génétique qui font en sorte qu’il y a peu de maladies dans les cheptels.

Le cas échéant, le système de traçabilité permet de circonscrire très rapidement toute problématique de santé animale. Les porcelets sont identifiés dès leur naissance et suivis jusqu’à l’usine de transformation. « Nous pouvons ainsi réagir immédiatement selon la ferme où il y a un problème, ou à l’inverse, remonter jusqu’à l’éleveur si un problème est signalé », assure Sylvain Fournaise.

Un produit prisé à l’international

Un produit d’une telle qualité trouve également preneur hors de nos frontières auprès de 80 pays. C’est d’ailleurs le produit bioalimentaire le plus exporté par le Québec — 70 % de la production — ce qui rapporte près de 3,36 milliards de dollars en retombées économiques à travers la province (2019). La valeur des exportations de porc a par ailleurs dépassé celles de l’électricité et du bois en 2015.

Grâce à une alimentation de choix, la viande présente en outre un équilibre idéal du gras saturé et insaturé, ce qui a des effets notables sur la texture et le goût. La qualité de la main-d’œuvre et le savoir-faire développé au fil des décennies y jouent aussi pour beaucoup. « C’est notamment ce qu’aiment les Japonais, très friands du porc québécois, avec lesquels nous avons tissé une alliance depuis près de 40 ans », souligne Sylvain Fournaise.

Les nombreux points de contrôle jouent aussi un rôle dans le succès du porc québécois à l’étranger, comme ici. « Il y a des programmes rigoureux à suivre, les fermes et les transformateurs détiennent des certifications pour la salubrité et le bien-être animal et il y a une présence quotidienne de l’Agence canadienne d’inspection des aliments dans les usines de transformation », indique le vice-président chez Olymel.

« Les Québécois peuvent être fiers et avoir confiance en notre secteur, tant pour ses produits que pour ses retombées économiques », conclut-il.

Coup d’œil : le secteur porcin du Québec

• 1 700 fermes

• 2 735 éleveurs

• 7 millions de porcs par année

• 100 % des porcs élevés au Québec sont transformés ici

• 31 100 emplois

• 3,36 G$ en valeur ajoutée à l’économie québécoise

• 1,13 G$ au PIB

• 70 % de la production est exportée

• Production exportée dans 80 pays

 

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