Et si reprendre une entreprise existante était l’avenir de l’entrepreneuriat ? De nombreuses entreprises cherchent un repreneur. Seriez-vous prêt à faire le saut ?
Selon une étude récente, on évaluait à 34 000 le nombre d’entrepreneurs qui comptaient vendre leur entreprise dans les cinq prochaines années1. Garder ce capital économique au Québec est la mission que s’est donnée le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ). Neutre dans le processus de transfert d'entreprise, le CTEQ met en relation des cédants (vendeurs) et des repreneurs (acheteurs). L’organisation propose un service-conseil autant pour les cédants que pour les repreneurs, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Les Gaulois de l’esprit entrepreneurial
« Avec ses 8,6 millions d’habitants, le Québec est le Gaulois de l’esprit repreneurial, affirme en souriant Alexandre Ollive, président-directeur général du CTEQ. On transfère une proportion plus grande d’entreprises au Québec qu’au Canada ! Le taux de transfert d’entreprise au Québec en 2021 était en hausse à 44,3 %, alors qu’il était en baisse au Canada s’établissant à 27,6 %2 ». Pour lui, l’écosystème repreneurial au Québec est unique et se compare avantageusement à d’autres pays.
C’est ainsi que l’INDEX, une plateforme de mise en relation entre vendeurs et acheteurs, a été créé pour répondre à ce besoin croissant. « C’est un outil unique au Québec qui passera à un niveau supérieur sous peu ! », ajoute fièrement Alexandre Ollive.
Les vendeurs peuvent y créer une fiche pour vendre leur entreprise avec un niveau de confidentialité déterminé. Les repreneurs, quant à eux, peuvent chercher des entreprises à vendre, selon des champs d’intérêt et des secteurs d’activités bien précis. « L’INDEX est une plateforme indispensable considérant que les intentions de transfert d’entreprise ont doublé entre 2020 et 20213, et ce, en grande partie à cause du vieillissement de la population », explique Alexandre Ollive.
Alexandre Ollive
Céder sa carrière
Pour beaucoup de propriétaires, le transfert arrive en fin de carrière, alors que leur entreprise fleurit et prospère après de nombreux sacrifices. « L’entreprise a une vision, une culture. On ne veut pas que tout s’écroule du jour au lendemain. Le fit avec le repreneur est un élément essentiel dans le cadre d’un transfert », fait remarquer Alexandre Ollive
Le service-conseil offert par le CTEQ est personnalisé, neutre et confidentiel. Il permet de structurer le processus, qui peut prendre en moyenne entre deux et cinq ans. Un conseiller coordonne le transfert avec un réseau d’experts pour assurer la meilleure transition possible. « Comme nous sommes soutenus par le ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, nos services sont offerts à une fraction du prix, autant pour les cédants que les repreneurs », indique le PDG du CTEQ.
Reprendre : un risque calculé
Pour Alexandre Ollive, reprendre une entreprise contient plusieurs avantages. « Cela facilite l’accès au financement, réduit le niveau risque et permet de s’appuyer sur des ressources humaines déjà en place », expose-t-il.
Pour piquer la curiosité des jeunes envers le repreneuriat, le CTEQ s’allie d’ailleurs au milieu scolaire. « On essaie de former et de sensibiliser les jeunes à cette forme d’entrepreneuriat pour que le Québec inc. puisse être pérenne. » Le CTEQ propose également des événements et des formations pour sensibiliser et former l’écosystème repreneurial de demain.
1 Estimations de Marc Duhamel (INRPME, 2022). Calculs à partir de l’Enquête sur le financement et la croissance des PME 2020, Tableaux 33-10-0461-01 et 33-10-0466-01, Statistique Canada (2 mars 2022).
2 Les Affaires : bond de l'entrepreneuriat émergent au Québec
3 Idem 1
Saviez-vous que…
Le mot « repreneuriat » a été proposé à l’Office québécois de la langue française par le CTEQ. Il désigne le « rachat du capital ou de la majorité du capital d’une entreprise existante par un ou plusieurs individus qui en assureront la gestion ».
